Dimanche 3 juin, 15h, porte 9, terminal 1. Le B787 Dreamliner, l'avion de rêve, tel que baptisé par son constructeur Boeing, touche le sol de l'aéroport Mohammed V de Casablanca en provenance de Tashkent (Ouzbékistan). L'avion est depuis décembre dernier en tournée mondiale, ce Dream Tour, à sa 39e escale, après avoir démarré en Chine, pour prendre fin à Abu Dhabi, juste après Casablanca. Une étape symbolique pour le transporteur national qui a commandé cinq avions B787 Dreamliner, dernière innovation du constructeur aéronautique Boeing. «Le premier modèle de cet appareil long-courrier ne nous sera livré que d'ici à deux ans. Il nous permettra de desservir des destinations comme Shanghai et Pékin. Il incarnera l'avenir de RAM», lance ainsi Driss Benhima, PDG de Royal Air Maroc, hier lundi lors de la visite, offerte à la presse, du prototype de cet appareil. En fait, Boeing a placé la barre très haut. Le Dreamliner se veut être moins bruyant, plus confortable et plus agréable puisqu'équipé des hublots plus grands. En fait, ce nouveau biréacteur longs-courriers ne passe pas inaperçu sur le tarmac. Le nez pointé à quelques mètres de l'aérogare, il attire immédiatement le regard en raison de son gabarit et l'inscription 787 peinte en bleu sur son fuselage blanc. Des couleurs qui devront changer, une fois l'avion estampillé RAM. Idem pour l'aménagement de la cabine qui s'adapte aux chartes des compagnies aériennes. En montant à bord de cet avion, l'architecture de la cabine apparaît harmonieuse et de bonne facture. Elle apparaît plus éclairée grâce à des hublots plus grands que ceux du Boeing 777, ce qui permet même aux passagers assis au centre d'apprécier le paysage aérien. Sans rompre avec les générations précédentes, le design du 787 est résolument novateur, avec des lignes fluides et des surfaces très lisses. «Doté de nouveaux moteurs, le B787 est censé être de près de 20 % plus économique en carburant que les avions de la précédente génération. Des économies de carburant que permet aussi l'utilisation à grande échelle des matériaux composites – 50% du fuselage et des ailes – plus légers que l'aluminium. Plus résistants, ces matériaux permettent également de réduire les frais de maintenance de 30%», précise Van Rex Gallard, vice-président des Ventes en Amérique latine et en Afrique du Nord chez Boeing. Et comme les innovations ont un coût, l'avionneur américain a dû débourser plusieurs milliards de dollars dans son appareil révolutionnaire, conçu pour transporter 240 à 275 passagers (en fonction des configurations) sur plus de 15.000 km sans escale. C'est cette volonté de réinventer la construction d'un avion civile, conjuguée à la complexité de l'entreprise, qui a coûté à Boeing de multiples retards de livraison, qui seront d'ailleurs compensés financièrement. À ce jour, deux compagnies aériennes, indienne et japonaise (All Nippon Airways), exploitent cet appareil. «Pour les 11 avions actuellement en exploitation, le taux de fiabilité atteint les 97%», souligne avec fierté Van Rex Gallard. Pour l'instant, RAM gère le retard de livraison par rapport au calendrier initial. «En attendant la première livraison de cet avion novateur d'ici février 2014, nous avons agrandi les cabines des avions 777 pour les voyages long-courrier», a précisé Benhima. Pour l'heure, l'avionneur américain passe à la vitesse supérieure pour rattraper le retard accusé dans la production de cet avion, dont le prix catalogue se hisse à quelque 98 millions de dollars. Il ambitionne de réaliser 10 avions par mois au lieu de deux à trois actuellement.