Dernière étape des trois destinations africaines retenues par la 6e Caravane de l'export en Afrique, le Burkina Faso sera tout particulièrement à l'honneur de la mission marocaine. Maroc Export et la Fédération nationale de l'électricité, de l'électronique et des énergies renouvelables (FENELEC), tiennent un forum, avec la délégation marocaine accompagnant la caravane, le 7 juin prochain. Sous le thème «Pour des connexions durables et équitables», cette manifestation a un intérêt croisé pour le Maroc comme pour le Burkina-Faso. Le premier pour mettre en valeur une de ses filières les plus dynamiques et les mieux organisées. Le second, pour profiter de l'expertise marocaine en vue d'optimiser les chantiers d'électrification soutenue, entrepris par le pays depuis maintenant une décennie. Ce sont donc une quarantaine d'entreprises marocaines qui iront exposer «panneaux solaires, câbles, prises électriques, lumières urbaines» et autres produits phare du secteur, auprès des acteurs économiques burkinabé. Selon l'organisation du forum, cet événement se donne le double objectif de «promouvoir les secteurs de l'électricité, de l'électronique et des énergies renouvelables marocains», pour les plus actifs d'entre eux à l'export et de «susciter des nouveaux partenariats économiques et commerciaux dans ces domaines». Du côté du Burkina-Faso, l'électrification de l'ensemble du territoire devient une priorité cruciale pour la réussite de la transition économique du pays. Pays sahélien, souffrant d'une pression démographique réelle, l'accès à l'eau et à l'électricité constitue un préalable minimal indispensable pour garantir les initiatives économiques et sociales entreprises par le pays,sur une base de développement viable et pérenne. Un marché prometteur Le pays a entrepris à cet effet une réforme du secteur en 1998, qui avait vocation à libéraliser le secteur. L'objectif est de créer un cadre de concurrence au sein duquel pourra se concrétiser une réduction du coût de l'électricité. Selon l'organisation du forum, les dépenses d'électricité représentent le deuxième poste de dépenses des ménages burkinabès (9 euros par mois en moyenne). Avec un rythme d'urbanisation effréné, les besoins d'électrification se font, d'année en année, pressants. Les autorités publiques du pays envisagent à cet effet d'arriver «à l'horizon 2020 à un taux d'accès de l'électricité de 100%», pour les populations urbaines. Plusieurs projets d'envergure ont été lancés ces dernières années, soutenus entre autres, par l'Agence française de développement, partenaire historique du pays. Il s'agit particulièrement du projet d'interconnexion Ouagadougou, la capitale, au réseau électrique ivoirien, et son extension à trois autres villes secondaires (Ouahigouya, Dori et Djibo). 200.000 personnes sont concernées par ce dernier projet. D'ailleurs , cette politique d'interconnexion avec les réseaux des pays voisins concerne aussi le Mali et le Ghana. Il est donc tout à fait normal que le secteur soit mis en avant dans le pays, au travers de cette caravane. Et il y a fort à parier que ce ne sera pas qu'une visite de courtoisie pour les entrepreneurs nationaux.