Financement de projets urbains, prêts aux grandes entreprises industrielles ou financements de fonds d'investissements... Ce sont là autant de projets financés au Maroc par la FEMIP, (facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat) de la banque européenne d'investissement (BEI). Selon la FEMIP, qui est présente au Maroc depuis plus de 35 ans, pour le financement de plusieurs projets, ce sont les secteurs du transport et télécommunications qui s'accaparent la part du lion avec plus de 1,7 milliard d'euros déboursés. L'Institution a ainsi versé 120 millions d'euros pour la construction de plus 15.500 km de voies de circulation dans le pays. Suivant l'intérêt que revêt le secteur de l'énergie, et surtout celui des énergies renouvelables, la FEMIP a aussi accordé au Maroc près de 1,5 milliard d'euros de prêts. Le but étant d'accompagner essentiellement l'exécution des grands projets, mais aussi de soutenir l'orientation «durable » adoptée par le pays depuis quelques temps. Avec un financement de 470 millions d'euros, le secteur de l'eau et l'environnement occupe la troisième place dans les priorités de la FEMIP au Maroc. Les prêts européens ont surtout servi à la réalisation des ouvrages de gestion des eaux et de réseaux d'assainissement dans plusieurs centres urbains marocains. En ce qui concerne les PME, la FEMIP a accordé des lignes de crédit de plus de 163 millions d'euros tout en développant un partenariat avec les banques nationales pour promouvoir des projets dans divers secteurs tels que le tourisme et l'industrie. Ce dernier a bénéficié de 330 millions d'euros de prêts dont 200 millions au groupe OCP, et 100 millions d'euros pour l'usine de Renault à TangerMed. Par ailleurs, en matière d'éducation, la Banque a également octroyé d'importants financements. En effet, ce ne sont pas moins de 300 millions d'euros qui ont été débloqués pour financer un programme de modernisation d'institutions scolaires et d'amélioration de l'accès à l'éducation. Enfin, la FEMIP a mobilisé plus de 71 millions d'euros pour le projet national de lutte contre le logement insalubre. Ceci sans oublier l'affectation de 24 millions d'euros qui ont servi à l'assistance technique dans les domaines de l'environnement, du capital humain et du secteur financier. Projets phares En dix ans, le Maroc a bénéficié de plusieurs prêts relatifs à des projets importants. Ainsi, en 2008, la FEMIP a signé avec l'Office National de l'Electricité une opération de prêt d'un montant de 170 millions d'euro pour financer son projet « ONE réseau électrique II ». Ce prêt constitue la suite d'une longue série d'opérations entre l'ONE et la BEI, à savoir, un prêt de 120 millions d'euro en 2002 pour le projet «ONE Interconnexions II», 80 millions d'euro pour le projet «ONE- Parc éolien» de Tanger et enfin, un prêt de 150 millions d'euro en 2007 pour le projet «ONE – Hydroélectrique II». Autoroutes du Maroc (ADM) est également un grand partenaire de la FEMIP puisque plusieurs projets de l'entreprise ont bénéficié du soutien financier de l'institution européenne. Un prêt de 220 millions d'euros a été ainsi accordé à ADM pour contribuer au financement de la construction de l'autoroute qui relie Casablanca à Rabat, projet qui ambitionne de diminuer la densité de la circulation dans cette zone surpeuplée et qui sera prochainement reliée via le train à grand vitesse à au port TangerMed. Ce dernier a été également financé à hauteur d'un prêt à long terme de 200 millions d'euros. Formes de financement Si la majeure partie des financements de la FEMIP se fait sous forme de prêts, l'institution finance et cofinance également plusieurs fonds d'investissement. C'est le cas, notamment, du projet Argan Infrastructure Fund, dans le cadre duquel elle a signé un engagement de 15 millions d'euro « pour la première tranche de souscription du compartiment nord-africain du fonds d'infrastructure Argan, une initiative proposée par le groupe marocain Finance.Com ». C'est le cas également du projet Inframed auquel participent plusieurs institutions, dont la CDG, pour lequel la FEMIP a contribué à hauteur de 50 millions d'euros. Contraintes économiques Cela étant, dans son dernier rapport, la FEMIP rappelle «que depuis plusieurs décennies, le Maroc affronte des obstacles majeurs auxquels il essaye de trouver une solution durable ». C'est le cas, par exemple, du grand déséquilibre que crée le manque des ressources énergétiques naturelles, qui a, depuis toujours eu, un effet désaxant sur la balance commerciale. Le pays n'a également pas pu, jusque là, remédier à sa dépendance vis-à-vis du secteur agricole et surtout, remédier aux aléas de la pluviométrie instable. De surcroît, la dynamique de création d'emploi reste incapable de réduire le gap entre une demande grandissante, et une offre qui rechigne à progresser. Carte de visite La facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (FEMIP) est une institution charnière entre la banque européenne d'investissement (BEI) et les pays partenaires méditerranéens. En termes de fonds, elle dispose entre 2007 et 2013 de plus de 14 milliards d'euros, de diverses sources, pour appuyer des projets dans neuf pays partenaires. Ses projets touchent essentiellement aux secteurs de l'industrie, des infrastructures et des énergies et ont pour objectif de mener à bout l'ouverture et la modernisation des économies du pourtour méditerranéen en y encourageant le secteur privé et en y améliorant le climat des affaires.