L'ingénierie gouvernementale relative au secteur du logement insalubre vient d'être complétée, pour ne pas dire corrigée. La mise en place d'une nouvelle commission gouvernementale, présidée par le chef de gouvernement, comblera le vide qui a été laissé par la suppression du secrétariat d'Etat chargé du Développement de l'espace, qui avait en charge le dossier de la restauration des villes anciennes. Mohamed Nabil Benabdellah, ministre de l'Habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville, a promis, après le drame survenu à Casablanca la semaine dernière, que le gouvernement ne traînera plus les pieds sur ce dossier, qui reste l'un des plus épineux à résoudre et dont le retard d'exécution des projets ne fait que rendre la tâche plus ardue. «Le gouvernement traitera en urgence ce problème, en vue de trouver les solutions adéquates et de répondre aux attentes des citoyens. Le problème est compliqué, en raison de la question juridique de la propriété de ces maisons et du relogement de leurs habitants», a déclaré le ministre, peu avant la tenue du dernier Conseil de gouvernement. Les députés, pour leur part, tiennent demain une réunion au sein de la commission de l'Intérieur, des infrastructures, de l'habitat et de la politique de la ville, qui sera notamment dominée par la question de la lutte contre les habitats insalubres et menaçant ruine. «Il s'agit de définir des actions urgentes qu'il faudra tout de suite activer, afin d'accompagner le gouvernement dans ses priorités», explique un membre de la commission parlementaire, présidée par l'istiqlalien Saïd Dour. La nouvelle commission présidée par Benkirane ne sera pas uniquement compétente pour la requalification urbaine de l'ancienne médina de Casablanca, mais aura également pour tâche de passer directement à l'action. Le gouvernement avait déjà provisionné en 2011, une enveloppe de 868 MDH qui a été réservée à la réhabilitation des anciennes médinas. Alors que près de 700 opérations ont été programmées pour la requalification des centres ruraux. Si le caractère urgent des interventions attendues concerne plus particulièrement la capitale économique, qui abrite plus de la moitié des 120 logements recensés sur tout le territoire, les données du département de tutelle montrent que les villes d'Essaouira, d'Asilah et de Séfrou doivent aussi rester en ligne de mire. Le projet de loi en gestation depuis 2011, visant à simplifier les procédures d'intervention et de financement des habitats menaçant ruine, devra logiquement être adopté, alors que les sepétudes déjà réalisées pour des petites villes, comme celle de Bejaad dans la province de Khouribga, doivent de leur côté activer leurs principales recommandations. Le gouvernement a pu aussi procéder à une classification des habitats selon le degré de danger existant. D'autres indicateurs montrent que les anciens tissus ont bénéficié de près de 709 opérations de requalification durant l'année écoulée, parallèlement à la mise en place du programme de requalification urbaine des Kasbah. La nouvelle commission, présidée par le président du gouvernement, devra donc accentuer ses efforts sur l'instauration d'une typologie des concepteurs du développement territorial, avec une délimitation précise du champ d'intervention des mesures projetées. Ces centres ruraux concernent plus d'un million d'habitants, tandis que les programmes arrêtés sont établis par les agences urbaines.