Cinq personnes ont été tuées dont quatre de la même famille dans l'effondrement, dans la nuit de mercredi à jeudi, d'une maison à Sidi Fatah dans l'ancienne Médina de Casablanca, selon un nouveau bilan. Le corps d'une mère de famille a été retiré des décombres, jeudi vers 12h30, soit environ treize heures après le sinistre. Trois enfants de la victime ont également péri dans ce sinistre alors que le père avait été extrait vivant mais gravement blessé de sous les débris aux alentours de 2h30 du matin. Une septuagénaire a aussi trouvé la mort dans l'affaissement de cette maison de quatre niveaux qui s'était produit avant minuit. Cet écroulement a endommagé trois autres maisons, dont sérieusement deux en face de celle effondrée et qui ne sont plus habitables. La majorité des familles résidant dans cette maison avait quitté les lieux dès les premiers craquements ressentis dans l'après-midi, selon des témoignages recueillis sur place. Les éléments de la protection civile, aidés d'une équipe cynophile, poursuivent toujours les opérations de recherche d'éventuels survivants. En avril dernier, l'effondrement partiel d'une maison de trois étages menaçant ruine à Derb Hoummane dans l'ancienne Médina n'avait pas fait de victimes. L'ancienne Médina souffre de la problématique des maisons menaçant ruine avec 66 constructions dans cet état, selon les arrêtés de démolition, et plus de 79 pc des logements ayant plus de 50 ans. Dans ce registre, le ministre de l'Habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville, M. Nabil Benabdellah a annoncé à Rabat qu'une commission gouvernementale, présidée par le Chef du gouvernement et composée de l'ensemble des intervenants, se penchera sur la question des bâtiments menaçant ruine. M. Benabdellah a déclaré à la presse peu avant la réunion du Conseil de gouvernement que ce dernier tient, après ce tragique événement, à traiter en urgence ce problème en vue de trouver les solutions adéquates et répondre aux attentes des citoyens. Le ministre a saisi cette occasion pour présenter au nom du gouvernement les condoléances aux familles des victimes, soulignant à cet égard l'attention particulière accordée par SM le Roi Mohammed VI à la situation de l'ancienne médina de Casablanca, ce qui requiert, selon lui, une solution urgente. Les questions relatives aux anciennes médinas nécessitent l'adoption d'une approche gouvernementale qui détermine les responsabilités en vue de résoudre le problème des maisons menaçant ruine, compliqué par la problématique juridique de la propriété de ces maisons et le recasement de leurs habitants, a-t-il fait savoir. Joint au téléphone, Abdelkader Kîouia, inspecteur régional de l'urbanisme et de la politique de la ville dans la région du Grand Casablanca affirme que la vétusté et le manque d'entretien seraient à l'origine des effondrements. Et dans ce cas de figure, précise-t-il, «les habitants se sont permis d'ajouter des étages sans expertise nécessaire pour savoir si la structure de base supporterait cela, en plus de la violation des règles du code de l'urbanisme». L'anarchie s'est donc ajoutée à la vétusté et le manque d'entretien, a-t-il fait constater. Dans ce registre des anciennes médinas en général, Abdelkader Kîouia affirme que la multiplicité des intervenants et l'absence d'un cadre juridique complique la tâche, même s'il y a un programme en place visant la protection de ces sites et des aides sont octroyées aux habitants qui adhèrent au projet, a-t-il dit. Ces aides vont jusqu'à 50.000 dirhams, a-t-il indiqué. Pour plus d'efficacité et d'efficience, précise A. Kîouia, le ministère de tutelle a mis au point un projet de loi de nature à définir les responsabilités et les approches à suivre et les outils d'intervention. Il s'agit, a-t-il conclu, d'un patrimoine qu'il faut préserver et protéger. SM le Roi Mohammed VI a présenté Ses condoléances aux familles des victimes de l'effondrement d'une maison à Casablanca et décidé de prendre en charge les frais d'inhumation des personnes décédées et d'hospitalisation des blessés. Le Souverain a également ordonné au ministre de l'Intérieur de se rendre sur les lieux du drame.