Le péril demeure en la demeure. Dimanche soir, quatre personnes ont été tuées et six autres blessées, dont trois grièvement, dans l'effondrement d'une bâtisse vétuste à l'ancienne médina de Fès. Abritant deux ménages, la maison (R+2), située dans le quartier Chrabliyine, était en état de vétusté avancée. Une enquête a été ouverte par les autorités compétentes pour élucider les circonstances exactes de cet effondrement.Quatre morts et six blessés. C'est le triste bilan de l'effondrement d'une bâtisse vétuste à l'ancienne médina de Fès. Les personnes décédées, un enfant âgé de onze ans, une fillette de neuf ans, son petit frère (3 ans) et leur mère (35 ans), ont été surprises par l'écroulement de leur maison (R+2) qui abrite deux ménages dans le quartier Chrabliyine. Cette demeure était en état de vétusté avancée, selon un communiqué des autorités locales. La question qui se pose est pourquoi ces autorités locales n'avaient-elles entrepris aucune mesure pour reloger les familles qui y sont restées exposées aux dangers. Alors que l'ancienne médina de Fès enregistre chaque fois des effondrements partiels ou totaux de bâtisses provoquant des morts, des blessés et des dégâts matériels. En l'absence d'alternative, des familles nombreuses demeurent entassées dans des habitations vétustes même si elles présentent des dangers évidents de s'écrouler à tout moment. Il s'agit d'un phénomène qui présente des dangers pour la vie des populations dans différentes zones du pays. Et pourtant aucun recensement n'est effectué par les autorités compétentes pour déterminer le nombre d'habitations menaçant ruine en se basant sur des critères bien déterminés pour pouvoir agir. Au ministère de l'Habitat, les statistiques disponibles sont tirés d'une enquête réalisée il y a presque une décennie. On estime à plus de 100.000, le nombre de bâtisses présentant des dangers d'effondrement. Ce nombre serait doublé durant ces dernières années surtout lorsqu'on sait que la question d'entretien fait complètement défaut dans la majorité des habitations de location. En plus du manque d'entretien, la dégradation est due à l'âge et dans plusieurs cas à la construction sur des terrains non appropriés, des violations des dispositions du code de l'urbanisme. Un danger permanent guette donc les populations. Et le traitement du phénomène se heurte à l'absence d'un cadre juridique. Les autorités compétentes sont appelées d'agir avant qu'il ne soit trop tard.