La nappe phréatique du Souss affiche une réduction de 2 mètres par an. C'est dans le but de pallier ce dysfonctionnement qu'une étude autour de la consommation de l'eau dans le secteur touristique a vu le jour. Et c'est «the Travel Foundation» qui a mené cette étude, financée par les TO anglais dans le cadre du programme «Chaque goutte compte» en collaboration avec l'ONMT, et en partenariat avec l'Association de l'industrie hôtelière (AIHA) et le Conseil régional du tourisme (CRT) d'Agadir. D'une durée de 2 ans (mai 2010-mars 2012), le programme s'assignait pour objectif de réduire d'environ 20% la consommation de l'eau des unités ayant bénéficié de l'étude. Le plan de collaboration des unités s'est situé à différents niveaux. «Plusieurs d'entre eux ont pris conscience de l'importance du management environnemental, et ils ont pris des mesures concrètes, telles que la réduction des débits de consommation d'eau, la sensibilisation de leurs clients ainsi que du personnel. À l'opposé, il y avait une faible volonté de la part d'une partie qui a exprimé un manque d'intérêt pour la durabilité et l'adoption d'une logique de profit à court terme», explique Idriss Ajinou, représentant exclusif et consultant de la fondation The Travel Foundation à Agadir. En chiffres, les résultats de l'étude ont permis d'économiser près de 88.500 m3 (l'équivalent de 20 piscines olympiques), sachant bien que l'audit a relevé une consommation d'eau estimée à 500 litres par nuitée dans les unités précitées. «Si on considère la taille des hôtels et le nombre de chambres avec lesquelles on a collaboré (9.759, sur un total potentiel de 11.267 lits), cela représente 86,6% des chambres d'Agadir», ajoute Idriss Ajinou. Toujours d'après l'étude, le ratio mensuel (litre/nuitée) a diminué par rapport à la consommation, mais «reste tout de même élevé et n'est pas passé sous la barre des 500 litres/nuitée». Par catégorie, l'étude a montré que les hôtels 5* ont le plus fort ratio de consommation avec plus de 1.000 litres par nuitée. S'agissant des autres catégories, la consommation varie entre 400 et 600 litres par nuitée. Or, les quantités mesurées n'ont pas pris en compte les consommations d'eau des puits qui pourraient selon l'étude remonter la pente de la consommation de façon significative. Il y a lieu de noter que l'eau du puits est principalement utilisée pour l'arrosage des jardins et parfois pour le remplissage des piscines. Par ailleurs, le programme «Chaque goutte compte» est arrivé à son terme. The Travel Foundation s'est trouvé incapable de continuer à financer à elle seule cette initiative. Vu l'importance de ce projet qui se positionne à long terme, il s'avère nécessaire de trouver des sources de financement de la part des différents acteurs engagés dans le tourisme durable. In fine, pour garantir la continuité des résultats, il est indispensable d‘imposer le respect de l'eau et de généraliser le projet sur les autres régions touristiques. Les reco' de l'étude aux professionnels du tourisme L'étude a insisté sur l'économie de l'eau, notamment l'installation des limiteurs de débit sur les douches, les aérateurs sur les robinets et la mise en place du système de goutte à goutte pour l'arrosage des jardins. De plus un intérêt particulier a été porté à la sensibilisation du personnel et au lancement d'un programme auprès des clients pour la réutilisation des serviettes et des draps. L'étude a insisté également sur le contrôle et la gestion des fuites, notamment le robinet et la chasse d'eau qui représentent respectivement un gaspillage pouvant aller jusqu'à 15.000 et de 250.000 litres par an. In fine, et pour garantir la continuité des résultats, sa généralisation s'avère indispensable dans les autres régions.