Prévue initialement en février dernier, la quatrième édition du Festival international du film documentaire d'Agadir, FIDADOC, aura lieu finalement du 24 au 28 avril. Une édition qui constitue, sans aucun doute, un tournant dans l'histoire de cette jeune manifestation. «Après le décès de la fondatrice et directrice du FIDADOC, Nouzha Drissi en décembre dernier, nous avons décidé de continuer l'aventure car, au fil de ses trois éditions, ce festival a démontré qu'il répondait à une demande culturelle et citoyenne forte», a expliqué Hicham Falah, directeur de cette édition lors d'un point de presse tenu lundi soir à Casablanca. Pour le directeur des magazines d'information et du documentaire de 2M, Reda Benjelloun (la chaîne d'Ain Sebaâ co-organise avec l'association de culture et d'éducation par l'audiovisuel, cette édition), il s'agit plutôt d'installer le festival et d'aller «au delà de la mémoire de Nouzha Drissi». Côté programmation, douze films issus d'horizons géographiques, linguistiques et culturels très différents (Maghreb, Moyen-Orient, Europe, Asie, Amérique Latine et Afrique) sont sélectionnés dans la compétition internationale. «Et c'est le film Le Thé ou l'électricité de Jérôme le Maire qui ouvrira cette édition, tandis que La vie sans Brahim, de Laurent Chevallier la clôturera», souligne Falah. La valeur artistique des œuvres Parmi les films sélectionnés figure aussi «TinghirJerusalem, les échos du mellah», de Kamal Hachkar. Un documentaire diffusé il y a deux semaines sur 2M et qui a déclenché toute une polémique. En effet, certaines associations de la société civile trouvent que ce document est une forme de normalisation avec Israël. «Ce qui nous intéresse, c'est la valeur artistique des œuvres sélectionnées. En plus, nous allons projeter à Agadir, la version originale du film, celle de 86 min et non celle de 52 min diffusée sur 2M. Sinon, je pense que l'œuvre est assez grande pour se défendre», nous confie le directeur du FIDADOC. Une résonnance du Printemps arabe dans la programmation est également constatée. «Tahrir, Place de la libération», de Stéfano Savona et «Nous sommes ici», d'Abdallah Yahya dévoileront indubitablement de nouvelles facettes des révolutions égyptienne et tunisienne. «En un an, les cinéastes tunisiens, par exemple, ont réussi à nous livrer des films forts et émouvants... C'est ce que nous tenterons de faire découvrir au public à travers la programmation d'œuvres singulières, très éloignées du traitement journalistique télévisuel», explique Falah. Une sélection de courts et moyens métrages en avant-programme des séances de la compétition internationale, est prévue. Quant aux séances spéciales, elles seront dédiées à Nouzha Drissi et à Stefano Savona. Enfin, les journées professionnelles, mises en place cette année, avec le soutien du programme Euromed, se veulent une occasion pour les réalisateurs et producteurs marocains, maghrébins et du Proche-Orient de présenter leurs projets et de bénéficier - si on sélectionne leurs œuvres - de quatre jours d'expertise par des professionnels chevronnés, représentant toute la chaîne de production, de diffusion et de circulation des œuvres cinématographiques. Bref, le FIDADOC continue son petit bonhomme de chemin, œuvrant pour la promotion du film documentaire.