Le Fidadoc reprend le flambeau cette année et poursuit l'œuvre de la productrice Nouzha Drissi, fondatrice et directrice du festival de 2008, décédée en décembre 2011 dans un tragique accident à Casablanca. La tenue de cette 4e édition, amorcée par feue l'organisatrice, a été poursuivie par l'équipe organisatrice du festival, à la tête de laquelle figure son coordinateur Hicham Falah, présent lors de la conférence tenue lundi soir pour l'annonce du festival. En partenariat avec 2M, cette édition prévoit douze films en compétition internationale et trois distinctions : Grand Prix, Prix du jury, et le prix du public, décerné par un groupe de cinéphiles de la ville. Les films en compétition sont issus du Maghreb, du Moyen-Orient, d'Europe, d'Asie, d'Amérique Latine et d'Afrique, une occasion pour poursuivre le dialogue Nord-Sud ou sud-Sud. « Certains sont des documentaires classiques et d'autres proposent des voyages étonnants aux formes radicales et à l'écriture novatrice, à la limite de l'expérimental », a déclaré Hicham Falah lors de la conférence. « Les cinéastes osent dire « Je » quelle que soit la zone géographique », a-t-il ajouté. Le bal s'ouvrira avec le film de Jérôme le Maire « Le thé ou électricité», une co-production entre le Maroc, la France et la Belgique, tournée dans un village près d'Azilal et qui a été projetée devant les villageois de la région, il y a quelques semaines, en présence du réalisateur. Sont sélectionnés également « La Vierge, les Coptes et moi » de l'Egyptien Namir Abdel Messeeh, « The Vanishing Spring Light » de Chine et du Canada, « Bovines » de France, « Life » du Camerounais Patrick Epapé, qui sera présent lors du festival, « Los Ulises » d'Espagne, et « Soy Libre » d'Allemagne. Hommage au cinéma tunisien Le Fidadoc mettra en avant la vitalité des cinéastes tunisiens, qui ont fait preuve d'une grande productivité depuis l'avènement de la révolution. « Les cinéastes tunisiens entameront un dialogue avec les cinéastes marocains autour de la démarche sociétale au cinéma, ou comment montrer la société dans un documentaire », a expliqué Hicham Falah. Nous avons voulu montrer comment la nouvelle vague tunisienne a réussi à produire des films en absence de soutien cinématographique», a-t-il poursuivi. La sélection du festival inclura trois films tunisiens dont « Jiha » de Ridha Tlili, qui sera présent lors du festival, « Nous sommes ici » du Tunisien Abdallah Yahya et « Quand je serai grand, je serai footballeur », une co-production France-Tunisie. Le Maroc sera représenté par la version longue de 86 minutes de « Tinghir Jérusalem, les échos du mellah », dont la version courte de 52 minutes a été diffusée sur 2M en avril, dans le cadre de la case documentaire « Des histoires et des hommes ». Stéfano Savona, figure majeure du documentaire contemporain, sera présent le long du festival et présentera son film « Tahrir, place de la Libération », une coproduction Italie-Egypte-France et une immersion au cœur du soulèvement égyptien, ainsi que son film « Carnets d'un combattant kurde », tourné il y a cinq ans en Turquie. Hommage à Nouzha Drissi Une sélection de court-métrages et documentaires marocains, dans une démarche d'accompagnement et d'identification des cinéastes nationaux, sera projetée au cinéma Rialto d'Agadir ainsi qu'à l'université d'Agadir et lors de séances en plein air. Y figureront « Elles, confessions nocturnes» de Ferdaous Aït Laghdir, « L'étang » d'El Mehdi Azzam, « Fontenay, ce jour-là» de Maurice Serfaty, « Nam'asse » de Mahassine el Hachidi, « Les murmures des cimes » de Cherqui Ameur, « Recruiting identities » de Aziz Taleb, « Secteur 12 » de Tarik Jainat, et « Tarrah ». En plus de certains films de la compétition qui seront repris en séances spéciales, des films consacrés au développement durable, à l'éveil de la citoyenneté et aux droits de la femme et aux musiques seront projetés dont : « Ballons aiguilles » de France-Algérie, « Demain c'est loin » de France et « Next Music Station : Morocco » d'Espagne et Qatar, ou encore « Poubelle de vie » de France, et autres. En hommage à feue Nouzha Drissi, une projection du film qu'elle avait produit en 2002, « La vie sans Brahim», est programmée, en présence du réalisateur du film Roland Chevalier, ainsi que du réalisateur Jean-Luc Cohen qui viendra témoigner de sa collaboration avec la défunte. Le Fidadoc D'Agadir est une passerelle artistique Nord-Sud et un rendez-vous prometteur entre cinéastes de la région. A savourer.