Le groupe Attijariwafa bank vient de créer deux sociétés spécialisées dans les prestations de services professionnels au sens de la loi 44-10, relative au statut de Casablanca Finance City. La première, dénommée Attijari IT Africa est une société anonyme dotée d'un capital de 1 MDH. Quant à la seconde, qui a aussi la forme juridique d'une société anonyme, elle est dénommée Attijari CIB Africa et est dotée d'un capital social de 2 MDH. Ces deux sociétés fourniront des prestations aux sociétés étrangères, qui entrent dans le cadre de CFC et notamment celles dans lesquelles Attijariwafa bank a une prise de participation. L'annonce a été faite ce jeudi à Casablanca, à l'ouverture de la rencontre internationale sur l'arbitrage, initiée par le ministère de la Justice et des libertés et le MFB (Morocco financial board). D'ailleurs, de l'avis des experts ayant pris part à cette première journée de travail relative au chantier du futur hub financier casablancais, la métropole est mieux placée pour abriter un centre d'arbitrage à vocation régionale. Plutôt que de porter le règlement des litiges devant les centres de Singapour ou de Dubaï, les firmes implantées en Afrique du Nord ou de l'Ouest bénéficieront de plus de réactivité et de proximité en atterrissant à Casablanca. D'autant plus que, comme le souligne Michael Black, avocat arbitre et médiateur à Old Buildings Barrister's Chambers de Londres et Genève, «le Maroc, qui a ratifié en 1959 la convention de New York en la matière, dispose également d'un cadre juridique moderne d'arbitrage et d'une procédure civile claire et facile». Néanmoins, la réussite d'un tel centre international «reste aussi tributaire du soutien du gouvernement, de la sensibilisation et des avantages offerts aux firmes juridiques, sous forme d'incitations fiscales ou d'exonérations», relève Alvin Yeo, conseiller sénior et membre du Conseil des conseillers du centre international d'arbitrage de Singapour. À ce niveau, l'expert est d'avis que le Maroc peut choisir entre différentes expériences internationales, notamment Londres, Hong Kong et Dubaï pour élaborer son propre modèle. Said Ibrahimi, dg du MFB, a pour sa part souligné que Casablanca Finance City accorde une importance particulière aux modes alternatifs de règlements des litiges et notamment à l'arbitrage financier. L'ambition du CFC est de devenir la place financière régionale de référence, en offrant aux investisseurs internationaux une porte d'entrée vers le potentiel économique de l'Afrique. Pour rappel, cette rencontre, a réuni des arbitres, des médiateurs et des avocats de renommée internationale pour aborder les deux principaux sujets portant sur «les facteurs clés de réussite des centres d'arbitrage régionaux et internationaux» et sur «les institutions d'arbitrage dans les pays émergents : perspectives des acteurs et des usagers». Lire aussi : Fin de semaine chargée pour Morocco Financial Board