Aujourd'hui, je vais vous demander la permission de répondre à un de mes lecteurs, occasionnel, je suppose, qui m'a envoyé un message assez virulent suite à ce que j'ai écrit mardi dernier. Il était manifestement très en colère contre moi. Pourtant cette chronique «Y a-t-il une vie après l'Aïd?» se voulait, comme toutes les autres d'ailleurs, légère, ludique et sans prétention ni culturelle ni informative. Pour que personne ne me reproche de n'avoir choisi que les passages qui m'arrangent, je vais vous lire tout le mail de notre ami (Rassurez-vous, c'est très court) : «Bonjour M. Laroussi. Je vous écris pour réagir à votre article paru dans le journal Les échos du mardi 23 novembre 2010. Je dois vous dire qu'après avoir fait la lecture de votre papier, je me suis posé la question : «Et après?». Que les sushis coûtent cher pour vous et après? Que vous fassiez une description des braseros et autres bouchers improvisés -choses que tout le monde connaît- et après? Est ce que votre rubrique a pour objectif d'apporter une valeur ajoutée à votre journal en termes d'information? Sinon à quoi elle sert ? Cordialement. MT» Je dois vous avouer que j'ai été un peu sonné par ce message. Vous savez, je suis Gémeaux, et les Gémeaux ont un besoin vital qu'on les aime et, surtout qu'on le leur dise. Et, comme j'ai répondu à mon charmant correspondant -oui, je lui ai renvoyé un mail, mais j'ai décidé quand même de lui faire, en plus, une réponse publique, pour, comme on dit chez nous, «généraliser la connaissance»- en général, j'ai l'habitude de recevoir des messages plutôt sympas, et c'est pour ça que j'ai trouvé le sien étonnant aussi bien par sa forme que par son contenu. Comme vous avez vu, c'est concis, incisif et direct. Il ne plaisante pas, le monsieur ! Justement, à propos de plaisanterie, j'ai essayé de lui expliquer que moi, j'écris des billets d'humeur, MON humeur, et qui dit «humeur», dit, souvent, «humour». Je ne suis pas un clown -je n'en ai pas le talent -ni un bouffon- je n'en ai pas la prédisposition -mais je suis une sorte de cabotin plutôt bon genre bon teint qui s'amuse à caricaturer les défauts de ses citoyens, sans, bien sûr, oublier les siens. D'ailleurs, quand j'ai parlé, par exemple, dans ce billet de mon fiston qui ne mange plus de mouton depuis etc. (Pour la suite, se référer à la chronique incriminée), personne ne sait si cette histoire est vraie ou pas, mais comme je l'ai indiqué à mon lecteur si mécontent, ça n'a aucune importance, parce qu'on ne me paye pas pour donner une vraie information ni une information vraie -ça, c'est le boulot des vrais journalistes -mais pour commenter cette information, justement, au gré de mes humeurs, mais avec tout le respect des règles en la matière. Alors, quand je parle, par exemple, des faux bouchers, des braseros en plein air ou même des sushis trop chers, c'est vrai, je n'apporte aucune valeur ajoutée, mais parce que je trouve, franchement, qu'il n'y a plus rien à rajouter. Et après? me diriez-vous...