Rabat vient de se doter d'une nouvelle manifestation dédiée au théâtre. «Dir Théâtre», organisé tout au long de cette semaine et qui prendra fin ce samedi 13 novembre, se veut comme un événement pionnier au Maroc. Il s'agit en effet de rencontres annuelles où dramaturges, metteurs en scènes et comédiens ont consacré six jours à la création collaborative, au débat et au spectacle. L'objectif étant de créer une dynamique de travail en ateliers réunissant tous ces artistes. Pour ce premier coup d'essai, les organisateurs, en l'occurrence l'Association «Ecritures du monde» et les compagnies Dabateatr et Aquarium ont invité des dramaturges et des metteurs en scène algérien, belge, français, italien, palestinien, tchèque et marocains (Bousselham Daïf, Driss Ksikes, Jaouad Essounani, Imane Zerouali, Naïma Zitane et Ahmed Hammoud) autour de la thématique «Corps sur scène». La particularité de l'événement réside dans l'idée inédite de travailler d'une manière collaborative dans le cadre de plusieurs ateliers et de présenter, lors de la soirée de clôture, un spectacle issu de ces ateliers. En effet, les dramaturges ont déjà préparé cinq textes sur la thématique «Corps sur scène». Soumis aux metteurs en scène participants une semaine avant les rencontres, ces textes ont été travaillés en atelier avec les comédiens du 8 au 12 novembre et seront présentés au public lors de la soirée de clôture, explique la responsable de communication de l'événement. Un réel coup de pouces aux jeunes Outre les ateliers et le spectacle composite prévu ce samedi, Dir Théâtre, c'est aussi des tables rondes (Parlons-en du théâtre et du corps et La mise en scène du corps) animées par des artistes d'ici et d'ailleurs, des représentations théâtrales dont la toute nouvelle pièce de Dabateatr (180 degrés), la création d'»Aquarium Rouge+Bleu = violet» et une lecture de «Qu'elle aille au diable, Merryl Streep» de Rachid Daif. Au-delà de ces rencontres, Dir Théâtre est une occasion de donner un réel coup de pouce aux jeunes artistes en herbe qui ont bénéficié, tout au long de la manifestation, des ateliers de formation «jeunes sur scène». Un moment fort de l'événement puisque Dir Théâtre est organisé en partenariat avec l'Institut supérieur d'art dramatique et d'animation culturelle (Isadac). À travers la programmation de cette première édition de Dir théâtre, les organisateurs ambitionnent d'initier le public au théâtre et à l'encourager à assister aux événements organisés en marge de l'exhibition. Certes, les tables rondes n'ont pas attiré beaucoup de monde, mais les pièces jouées au Théâtre Mohammed V ont drainé un nombreux public. Des pièces de théâtre qui ont eu un succès lors de leurs premières présentations au public. C'est le cas, par exemple, de «180 degrés» du dramaturge Driss Ksikès. Réalisée par Jaouad Essounani, cette pièce traite d'une manière subtile de plusieurs sujets, notamment les désirs frustrés, la prédominance du paraître, la prévalence du jugement et la banalisation des stéréotypes. Des sujets inspirés du quotidien, ce qui explique son succès.