«Carte blanche». Tel est l'intitulé de la manifestation qui sera animée par l'écrivain marocain Tahar Ben Jelloun. Initié par l'Institut français de Casablanca en collaboration avec la Villa des arts, ce rendez-vous culturel sera l'occasion de mettre en lumière la richesse et la diversité de son œuvre. Les organisateurs de cet événement n'ont pas lésiné sur les moyens et ont concocté un programme des plus intéressants. Ainsi, une rencontre avec les lecteurs est prévue le mercredi 10 novembre à la Villa des arts. Elle sera animée par le critique littéraire Kacem Basfao. Tahar Ben Jelloun discutera le lendemain à la faculté des lettres et des sciences humaines –Aïn Chock, de son livre «Jean Genet, sublime menteur». Un essai né suite à sa rencontre avec le grand romancier et dramaturge français. Au soir de la même journée, le lauréat du prestigieux Prix Goncourt en 1987 pour «La nuit sacrée», présentera à la coupole du parc de la Ligue arabe, une lecture de sa nouvelle pièce de théâtre «Beckett et Genet, un thé à Tanger». «Carte Blanche», c'est aussi une série de rencontres avec des élèves de certains établissements scolaires de l'Académie du Grand Casablanca. Vive la simplicité ! Romancier fécond et talentueux, Tahar Ben Jelloun a construit une œuvre dont la valeur intrinsèque s'avère importante tant au niveau de la qualité formelle que sur le plan du contenu. Son premier roman «Harrouda» (1973) l'a placé d'emblée parmi les écrivains marocains les plus lus en France. «Moha le fou, Moha le sage», «L'enfant des sables», «Le racisme expliqué à ma fille», autant d'ouvrages mettant en lumière des convergences et des relais, sans oublier parfois l'empathie. Dans son évolution, Tahar Ben Jelloun a beaucoup travaillé sur l'écriture, ce qui se traduit au niveau de ses livres par un récit non linéaire et une narration éclatée. Parmi ses œuvres récentes, «Ma Mère», qui dresse un portrait touchant à la fois réel et imaginaire se concluant pathétiquement par l'évocation de la maladie d'Alzheimer de l'héroïne. À l'instar de beaucoup d'autres écrivains comme Georges Bataille par exemple, le thème de la mère occupe une place importante chez Tahar Ben Jelloun. Membre de l'académie Goncourt, ses prises de position -comme récemment à propos du roman «La carte et le territoire» de Michel Houellebecq-sont sans équivoque. Aujourd'hui comme il le dit lui-même, il aspire, après 30 ans, à la simplicité dans son écriture. En 30 ans, il a su construire une œuvre cohérente où la langue et la parole, la structure et le contenu se complètent. Son œuvre, véritable cri incantatoire, où une multitude de voix se mêlent les unes aux autres pour aboutir à une unité qui prend sens.