L'année 2012 n'est pas de tout repos pour les sociétés de crédit à la consommation, qui se livrent une concurrence à couteaux tirés pour se grignoter des parts de marché les uns aux autres. Certes, le premier trimestre de l'année en cours était rassurant pour les opérateurs du secteur, qui pèse 15,3 MMDH en termes de production globale, mais l'inquiétude se profile à l'horizon, dans un marché qui dépend, plus que jamais, des ventes de l'automobile au Maroc. Ainsi en témoigne le recul de 13,2% de l'activité du prêt personnel en 2011, qui a été atténué par la montée en flèche de l'activité financement de l'automobile, se traduisant ainsi par une légère progression de 0,2% de la production globale brute. «La hausse du marché de l'auto se confirme. À fin mars 2012, il a affiché une croissance à deux chiffres. Cette branche, surtout avec le Salon de l'automobile, devra enregistrer un bon dynamisme jusqu'en juillet prochain. Pour les mois suivants néanmoins, nous n'avons pas de visibilité. Quant à la production du prêt personnel, produit fort des sociétés de financement, elle est en baisse, car la demande s'est déplacée vers les banques», a précisé Laïla Mamou, présidente du directoire de Wafasalaf, lors d'une conférence de presse organisée jeudi dernier à Casablanca. Organisation en quatre lignes de métiers Dans un tel contexte, seule l'amélioration des indicateurs de risque et de l'efficacité opérationnelle, ainsi que le renforcement de la qualité de service permettront aux sociétés de crédit à la consommation de tirer leur épingle du jeu, concurrence oblige. La filiale du groupe Attijariwafa bank a déjà adopté ces axes stratégiques. Ainsi, sur le plan de la gestion de risque, Wafasalaf s'échine à maintenir un niveau de risque en dessous de la barre de 2% (1,88% en 2011). Ce n'est pas tout. Dans le cadre de sa stratégie de diversification, elle développe parallèlement un nouveau métier, appelé «Service providing», qui constitue une prestation de gestion de risque pour le compte de tiers portant sur le recouvrement de créances et des chèques impayés avec des outils et des techniques de pointe. Cette offre fait partie du savoir-faire qu'elle exporte même à l'international pour accompagner le développement du groupe Attijariwafa bank dans sa stratégie expansionniste, notamment en Afrique. Politique de proximité Côté politique de proximité avec le client, la société de crédit à la consommation poursuit son ambitieux plan de développement d'agences et du canal Internet. Aujourd'hui, avec sa quarantaine d'agences (dont 18 dédiées au financement de l'automobile et d'équipement de la maison) et la deuxième génération de son site Internet offrant de nouvelles fonctionnalités, elle ambitionne de dynamiser sa production globale brute (+8,29% à 11,23 MMDH en 2011), tout en améliorant son efficacité opérationnelle dans un contexte de baisse des marges. D'ailleurs, pour une proximité plus importante, Wafasalaf est engagée, depuis un mois, dans un processus d'organisation en ligne de métiers. «Nous allons nous organiser autour de quatre lignes de métiers. Il s'agit de l'automobile, du prêt personnel, de l'équipement de la maison et de la gestion pour compte. C'est le marché qui nous l'impose», a indiqué Laïla Mamou. Bref, il faudrait dire que la gestion efficiente du risque, ainsi que les stratégies de diversification et de conquête des clients qui valent à Wafasalaf son positionnement de leader sur tous les marchés (prêt personnel, 25,9%, équipement de la maison, 72,8% et automobile, 33,3%).