L'annonce des résultats de Wafasalaf, filiale du groupe Attijariwafa bank, a été l'occasion de recueillir l'appréciation de Laila Mamou, présidente du directoire de cet établissement, sur le marché du crédit à la consommation et sur les derniers changements qui ont touché la LOA. ALM : De plus en plus de clients s'orientent vers l'endettement à travers les crédits à la consommation. Qu'en pensez-vous ? Leila Mamou Baqqali : Pour parler de Wafasalaf, je dirais que celle-ci accompagne la mutation des habitudes de consommation au Maroc en développant une gamme de produits originaux et adaptés aux besoins de chaque consommateur. Le secteur du crédit à la consommation est en pleine expansion. Cela est lié à la croissance économique en ce sens qu'il s'agit de l'affirmation d'une classe moyenne. Aussi, il est question de l'accessibilité grandissante des consommateurs aux biens d'équipement de la maison, sans oublier la croissance du marché de l'automobile, l'intégration des jeunes actifs au monde du travail et, enfin, l'augmentation du taux de bancarisation. S'agissant du créneau des crédits à la consommation, sur quelle tendance s'inscrivent les taux d'intérêt ? Le crédit à la consommation est un secteur très porteur. Les taux appliqués par les sociétés de crédit à la consommation sont en dessous du TMIC appliqué par Bank Al Maghrib. La LOA a suscité plus d'un débat depuis l'annonce des dispositions de la loi de Finances 2008. Pour les sociétés de financement, comment cela se répercute-t-il sur la production et sur l'attrait qu'avait jusqu'ici ce produit sur le consommateur ? Concernant la LOA, l'avantage fiscal n'existe plus depuis l'application de la loi de Finances 2008. Aujourd'hui, la voiture est un bien indispensable et la demande est toujours présente. La LOA a permis au consommateur marocain d'accéder à des voitures moyennes gammes et le retour au crédit classique pourrait engendrer une orientation du client vers des gammes inférieures. Wafasalaf s'est-engagée sur plus d'un front depuis la mise en place des crédits alternatifs. Est-ce que le recours des clients à ce type de crédit suit la tendance ? Le lancement de la gamme de produit par Bank AL Maghrib est venu pour satisfaire une demande de clientèle bien définie. Wafasalaf est pionnière dans ce domaine avec le lancement des produits Ijar Al Wafaa et Mourabaha. La commercialisation de ces produits auprès de nos partenaires automobiles permet à notre clientèle d'avoir des produits diversifiés pour satisfaire leurs besoins en équipement automobile. Quels sont les défis de Wafasalaf pour 2008 ? Il s'agit d'abord de maintenir notre leadership en matière de parts de marché et en innovation produit. Aussi, il s'agit, pour nous, d'être à l'écoute de nos clients et de nos partenaires pour développer des produits encore plus innovants répondant à leurs besoins. Nous visons également l'augmentation de notre proximité géographique en élargissant notre réseau de distribution sans oublier le maintien de notre image de sérieux, de professionnalisme et de rigueur dans une démarche d'acteur responsable, respectueux de sa clientèle. Wafasalaf : Les résultats en hausse Durant l'année 2007, Wafasalaf affiche une part de marché de 32,4%. Ceci étant, la filiale d'Attijariwafa bank a réalisé une production brute de 8 MMDH sur cette période, en hausse de 30% par rapport à 2006. La production portée se fixe ainsi à 6,1 MMDH, en hausse de 21% comparée à 2006. Cette performance s'explique par l'évolution de l'activité automobile ainsi que celle des prêts personnels avec respectivement 28% et 17%. Par ailleurs, le coeffcient d'exploitation a atteint 32,4%, alors que les indicateurs de risque ont affiché une nette amélioration, la charge du risque ayant baissé de 23% par rapport à 2006.