Du rififi autour du Plan communal de développement (PCD) d'Agadir. Les opinions émises par l'opposition ont revendiqué, a fortiori, leur désapprobation à l'égard de ce projet. La cause en est l'esprit non consensuel dans lequel il a été à la fois préparé et dévoilé lors de la session ordinaire du conseil communal, tenue en début de semaine. «Nous avons une remarque fondamentale sur la manière dont ce plan a été arrangé. C'est vrai qu'il y avait des ateliers et des réunions techniques, mais nous reprochons à la présidence et à la majorité le fait d'avoir exclu politiquement parlant l'opposition», témoigne Saïd Dor, de l'Union constitutionnelle (UC), l'un des partis de l'opposition. Et d'ajouter : «Notre souhait aurait été d'avoir une position commune après l'enrichissement (...). Or, nous sommes en face d'un projet qu'on vient nous exposer. Nous n'avons reçu les documents que mardi matin. Comment pourrions-nous examiner une cinquantaine de pages où il y a des chiffres, des engagements concernant l'avenir de la ville ?». L'UC a sollicité une période d'étude et d'examen en vue de formuler ses observations et, éventuellement, ses remarques relatives au projet. Force est de constater que la démocratie est la loi de la majorité. Le PCD a donc été approuvé. Tarik Kabbage, maire de la ville, a dressé un bilan accablant de la situation d'Agadir concernant l'urbanisme de la ville, les freins que constitue la spéculation foncière, les quartiers sans infrastructures, le chômage, l'économie informelle, l'environnement menacé et le cadre de vie inacceptable pour les enfants de certains quartiers. Ce que doit être le PCD «Le PCD se veut une solution», selon Kabbage. Pour les six ans à venir, ce plan stratégique permettra avant tout de repositionner la ville et d'améliorer son cadre de vie, puisqu'il est construit sur de bonnes bases, notamment le Diagnostic territorial participatif (DTP). Ce dernier a permis de définir les principales orientations de développement. Le montant des projets déterminés dans le cadre de l'autofinancement communal par les services extérieurs ou en partenariat a franchi les 11,3 milliards de DH. Le budget triennal (2010-2013) prévisionnel dépasse le seuil de 7,8 millions de DH. À vrai dire, le PCD se veut une véritable feuille de route précisant les actions à entreprendre et le calendrier d'exécution en matière de développement socioéconomique, culturel et environnemental. Parmi les projets phares qui y figurent, le palais des congrès, qui sera implanté à proximité du théâtre de verdure, l'hôpital universitaire, sur la route nationale n°1, la gare routière, le quai des croisières, l'abattoir, le musée de Bank Al-Maghrib, l'asile psychiatrique à Tikiouine, le laboratoire régional pour le diagnostic des épidémies, l'agropole technologique et le centre d'affaires. En matière d'environnement, des barrages seront aménagés sur Oued el Houar, Al Ghazwa et Tamlast dans le cadre de l'accord relatif à la protection d'Agadir contre les inondations (2009-2011). De surcroît, les points noirs urbains seront résolus définitivement, l'embouchure de l'oued Souss sera aménagée pour devenir un espace d'attraction, une station d'épuration en plus d'une autre produisant de l'énergie via le méthane seront également réalisées. Quant aux équipements sportifs, des espaces de divertissement, piscines, jardins et espaces verts seront aménagés à l'instar des autres projets, selon un calendrier préétabli. L'extension et la maintenance de l'éclairage public, le renforcement du réseau routier et du réseau d'assainissement en plus des parkings et giratoires ne sont pas exclus de ce programme. Le PCD a été préparé en concertation avec la société civile, mais aussi dans le cadre d'un partenariat public-public d'une rare convergence entre les différents organismes.