Décidément, le nouveau projet du marché des fruits et des légumes d'Inezgane est loin d'être réglé. Au moment où l'acquisition du terrain qui avait été choisi pour abriter le projet (près de 13 ha) a été clôturée et où les travaux de la première tranche s'apprêtent finalement à commencer, la majorité des commerçants refusent le recasement. En cause, le désaccord exprimé à l'égard du nouveau site exposé selon les commerçants aux risques d'inondations, le changement du statut de marché de gros à celui de fruits et des légumes, puisque les fonds de commerce indiquent clairement l'exercice de l'activité de «grossiste», en plus de la non concertation avec les professionnels tout au long du montage du projet. Des points contestés auxquels le conseil municipal réplique que les dispositions du Dahir n° 1-62-008 du 7 février 1962 portant la détermination des mandataires de marché de gros ainsi que l'arrêté du 22 mai de la même année du ministre de l'Intérieur portant statut des mandataires et règlements des marchés de gros de fruits et légumes ne s'appliquent ni à l'ancien marché ni au nouveau et échappent législativement au texte régissant l'activité de gros. Preuve à l'appui, la taxe ad valorem de 7% versée pour le compte de la collectivité locale n'est pas imposée aux commerçants. De surcroit, le nouveau marché des fruits et des légumes, situé dans la zone sud de la ville et dont le montant de réalisation s'élève à 120 MDH (75 millions financés par le fonds d'équipement communal) a été approuvé dans le cadre du plan d'aménagement de la ville après le règlement de la situation foncière. Ce périmètre (zone sud), censé également abriter le marché municipal, la gare routière et une zone d'activité, est limité géographiquement par l'oued Souss au sud et la route nationale n°10 au nord. C'est la raison pour laquelle le conseil municipal a programmé la construction d'une digue de protection contre les inondations. Sur une longueur de 2.400 ml sur la rive droite de l'oued Souss, 1.350 ml ont été déjà achevés afin de protéger ces projets. Le reste, à savoir la 5e tranche du projet, sera réalisé au cours de l'année prochaine avec le concours du FEC. Une garantie qui demeure insuffisante aux yeux des commerçants qui répondent que la zone est exposée non seulement aux risques des inondations de l'oued Souss au sud, mais aussi à celui de Mesguina au nord et appellent, par conséquent, à la restructuration de l'ancien marché sans le recours à la délocalisation. Au-delà des arguments avancés par les uns et les autres, le conseil municipal compte bien ériger toute la zone sud de la ville d'Inezgane en un nouveau pôle économique. En plus des travaux actuellement effectués à proximité du pont reliant la commune d'Inezgane à celle d'Aït Melloul et le giratoire aménagé dernièrement pour décongestionner le trafic routier vers cette zone, les deux communes seront reliées par une voie de contournement qui sera réalisée dans le cadre d'un partenariat entre les deux collectivités locales, le conseil régional Souss-Massa-Draa et le ministère des travaux publics. Le marché de ce 5e pont a été déjà soumis pour étude en attendant l'avis définitif des travaux publics. Pour ce qui est des travaux d'aménagement du nouveau marché, ils seront effectués en 15 mois à travers 5 tranches dont la 1ère a été déjà adjugée à la société «Iqbal» tandis que la 2e est entrain d'être attribuée. Au total, le projet compte 413 magasins qui seront cédés aux commerçants sous forme d'une occupation temporaire en plus de deux balances reliées par un système informatique, une aire couverte en charpente et deux autres de vente et de déchargement.