À quelques semaines des législatives du 27 septembre, la tension monte au sein de l'USFP. Les militants protestent contre les méthodes de désignation de certains candidats. La course aux premières places bat son plein à l'USFP. Les mécontents ne manquent pas, qui estiment qu'ils ont été écartés de leur “fief naturel“ au profit de plus “forts“ qu'eux. Les têtes de liste des deux circonscriptions de Rabat sont le ministre de l'Aménagement du Territoire Mohamed Elyazghi, qui s'est présenté par le passé dans différentes circonscriptions (Kénitra et Fès) et le député actuel très proche de ce dernier, Driss Lachgar. Ce qui n'est pas du goût d'une dizaine de candidats à l'image de Hassan Khattar qui, refusant de jouer les seconds rôles, menace de se présenter sous les couleurs d'un autre parti. Des déchirements de ce type ne manquent pas. D'autres candidats ont su mieux négocier leur députation. Ainsi de Mohamed Benyahya, conseiller en communication de Abderrahmane Youssoufi, qui ira, lui, battre pour la première fois campagne dans sa région natale Chtouka Aït Baha, à Agadir. Larbi Ajjoul, ex-ministre des télécommunications, très populaire dans son parti, sera candidat dans son patelin à Tiznit. Le ministre Mohamed Achaâri préfère troquer la circonscription de Sahrij Al Aqwas à Rabat où il a été élu en 1997 contre celle de Meknès Menzah où il a mordu la poussière lors des législatives de 1993. Habib Malki, ex-ministre de l'Agriculture et Abdelouahed Radi, président du Parlement, se représenteront naturellement dans leurs fiefs respectifs de Boujâad et Sidi Yahya dont ils sont restés fidèles. Ministre de l'Habitat apprécié par la base de son parti, Mohamed M'Braki se présentera certainement dans sa ville natale d'Oujda. Abdelhadi Khayrat briguera un nouveau mandat à Oulad Abou à Settat où on le dit très proche de ses électeurs. Natif de Rabat, l'ex-ministre de l'Emploi Khalid Alioua, qui ne s'est pas présenté lors des précédentes législatives, portera cette fois-ci, à moins d'un retournement de situation, les couleurs de l'USFP à la circonscription très convoitée de Casa-Anfa où la compétition entre les candidats adverses promet d'être rude. Député de Hay Hassani, Brahim Rachidi se bagarre pour être tête de liste dans cette circonscription confiée à l'avocat Mohamed Karam. Quant à Badiâa Skalli, élue député en 1997 à la circonscription de Mers sultan à Casablanca, il semblerait qu'elle a du mal à trouver une place sur la liste nationale des femmes. Le Premier secrétaire Abderrahmane Youssoufi a pris le parti de ne pas briguer de mandat. C'était prévisible. Ce qui l'était moins c'est la décision de l'argentier du Royaume, Fathallah Oualalou, de ne pas rempiler pour une nouvelle législature. La tension monte au sein de l'USFP. Des militants s'élèvent énergiquement contre le parachutage de certains membres du Bureau politique dans certaines circonscriptions. “ Nous dénonçons cette logique flagrante de “ôte-toi que je m'y mette“. En tout cas, nous sommes décidés à faire battre les parachutés au cas où ils seraient maintenus contre vents et marées“, explique, en colère, un Usfpéiste de Casablanca. La plupart des députés qui ont boycotté le dernier congrès du parti furent, en guise de sanction, écartés des premières places au profit d'autres, souvent moins ancrés dans les circonscriptions où ils sont désignés. Mohamed Al Amri, membre de la commission administrative et secrétaire régional de Aïn chock Hay Hassani a envoyé récemment une lettre de protestation au Bureau politique où il proteste contre les méthodes de désignation de certains candidats.