C'est avec une simplicité sidérante que Nizar Baraka a présenté, lors du dernier Conseil de gouvernement, les grands axes de la nouvelle stratégie pour la modernisation des secteurs publics. Une politique courtermiste, faut-il le préciser, puisqu'il s'agit d'une vision 2010-2012. Comme si tout a été fait ou presque et qu'il ne reste que quelques retouches pour réussir ce challenge. Curieuse approche, me diriez-vous. Aucun mot sur le bilan du fameux programme 2002-2010 de la réforme de l'administration. Un programme enclenché par son collègue du Parti de l'Istiqlal et ancien ministre chargé de ce dossier, Mhamed Khalifa. Peut-être parce que, finalement, il n'y a pas grand-chose à dire. Pas besoin d'être un expert pour avancer que le bilan est loin d'être reluisant. Tout reste à faire. La lourdeur de l'administration reste l'un des freins à l'investissement et elle est citée souvent dans les rapports des institutions mondiales comme un handicap majeur au développement socioéconomique. Comment peut-on concocter un nouveau plan pour réformer l'administration sans se donner la peine de présenter les réalisations ? Il y a bien un diagnostic qui a été fait et qui a servi de base au nouveau plan d'action ! Cette démarche nécessaire de rendre des comptes est loin d'être une culture omniprésente chez bon nombre de nos ministères. Allez savoir maintenant pourquoi notre ministre chargé des Affaires économiques et générales s'est précipité pour élaborer un nouveau plan. Certainement pour gagner des points à court terme et détourner l'attention sur un échec d'une refonte ô combien nécessaire. À quand un plan d'urgence de la réforme de l'administration ?