Les pouvoirs publiques réfléshissent à l'impératif incontournable de rapprocher l'administration des administrés. Dire que la réforme de l'administration est une nécessité est une tautologie. Tellement on en parle et on ressasse les discours et les professions de foi que l'on ne sait plus où on va. Ni quand une amorce de cette réforme sera mise en chantier. Et voilà que le colloque organisé à Rabat les 7 et 8 mai sur ce sujet, avec pour thème l'administration marocaine et les défis de 2010, a permis de faire non seulement un état des lieux, mais surtout et c'est cela le plus important des projections d'avenir. Le colloque ne pouvait pas faire l'impasse sur la restructuration de l'administration à l'aune de la mise en place de la décentralisation. Parce que justement comment l'administration peut-elle continuer à fonctionner avec le même rythme, les mêmes organigrammes au moment de la centralisation, alors que les régions prennent de plus en plus forme en tant qu'entité administrative et alors que l'Etat n'a plus le monopole qu'il avait auparavant sur la vie de tous les jours ? Les intervenants avaient à débattre des grandes lignes exposées dans un document préparé à cette fin par le ministère de la fonction publique et de la réforme administrative. Il y est notamment écrit que la décentralisation a pour but la prise de décision par les services les plus proches des citoyens, le développement de la politique de partenariat entre les différents services et des collectivités locales, poursuite les efforts de formation des fonctionnaires et des auxiliaires de l'administration pour pouvoir mieux les intégrer dans les nouveaux organigrammes et la coordination entre les divers services externes pour que la politique de régionalisation soit menée à terme dans les meilleures conditions…Et pour parvenir à ces schémas, le ministère propose la création d'une commission de décentralisation administrative au niveau de chaque ministère, préparation d'un plan visant à délimiter les prérogatives de l'administration centrale et celles qui doivent être dévolues aux services extérieurs. La vision de la réforme administrative étant claire, elle est déclinée en plusieurs axes et sous-rubriques. Il est vrai que pour bien ficeler un projet, il ne faut rien laisser au hasard et c'est pour cette raison que les concepteurs du projet ont fait dans le détail. Le petit détail même. Mais reste à savoir si les procédures qui seront mises en place pour une véritable décentralisation ne seront pas orientées essentiellement vers la délocalisation des responsabilités, lorsque celles-ci ne sont pas assumées au niveau central. Des gardes fous s'imposent. Et les experts du département de My Mhammed Khalifa ne négligeront certainement pas de prendre les précautions qui s'imposent…