Le débat sur le genre au Maroc dépasse aujourd'hui les frontières et les choses s'accélèrent. La visite de l'Ambassadeur itinérante des Etats-Unis, chargée de la condition de la femme dans le monde, Melanne Verveer, en témoigne. La diplomate américaine, de passage à Rabat en fin de semaine dernière, s'est informée des avancées du pays en matière de droits de la femmes dont la mise en place du nouveau Code de la famille, la budgétisation sensible au genre, la Stratégie nationale de lutte contre la violence à l'égard des femmes et la Stratégie nationale pour l'équité et l'égalité entre les sexes par l'intégration de l'approche genre dans les politiques et les programmes de développement. Cependant, au-delà du caractère diplomatique de cette visite, et remise dans son contexte, à savoir le débat qui fait rage aujourd'hui dans la société marocaine concernant la protection de la femme contre les violences de tout genre, la délégation américaine a tenue à être informée de la concrétisation du «programme multi-sectoriel de lutte contre les violences fondées sur le genre par l'autonomisation des femmes et des filles au Maroc», appelé communément Tamkine. Ce dernier, lancé par le gouvernement en 2008 a pour objectif de «protéger les femmes et les filles contre toutes les formes de violence, en remédiant aux causes de corrélation sous-jacentes établies entre leur état de pauvreté et leur vulnérabilité». Aujourd'hui, le gouvernement se saisit de cette problématique qui se trouve inscrite dans l'Agenda gouvernemental pour égalité. L'Exécutif a en effet prévu l'adoption d'un plan d'action, adopté le 17 mars dernier, en vue de «l'implantation d'une politique gouvernementale de l'égalité et de l'équité sur le moyen terme». Dans le contexte actuel, marqué par les crises économiques et financières et dans un contexte national marqué par l'accélération des réformes démocratiques le gouvernement s'engage à protéger les droits humains des femmes. Cadre constitutionnel oblige, puisque la nouvelle loi fondamentale, rappelons le introduit le principe de la suprématie des Conventions internationales et institue l'égalité entre hommes et femmes en matières de droits civils, politique, économiques, culturels et environnementaux.