Le colloque international des fruits et légumes (Felexport) a fait d'une pierre deux coups. Sa tenue à Agadir, en fin de semaine dernière, a été un choix plus qu'opportun, puisqu'elle a coïncidé avec le démarrage de la campagne agricole et de celle des exportations 2010-2011. Le choix du lieu était également approprié. En effet, le Souss est la première région productrice et exportatrice de fruits et légumes. Cette région représente non seulement 84% des exportations marocaines en produits maraîchers et 66% des exportations d'agrumes, mais également 22% et 51% de la production. Il faut noter que 4% des stations de maraîchage et 42% des stations d'agrumes sont implantées dans cette région. «Notre souci majeur est de garantir la qualité des fruits et légumes marocains destinés à l'export au regard des évolutions qui se font au niveau d'un marché de plus en plus concurrentiel», précise Abdelah Janati, directeur général de l'Etablissement autonome de contrôle et de coordination des exportations (EACCE). C'est dans cette optique, que le conditionnement, maillon clé pour la chaîne de production, a été choisi comme thème de cette première édition de ce colloque. Un enjeu de taille À vrai dire, c'est une opération à double vocation : en matière de processus de «production-exportation», elle préserve la qualité du produit durant la phase de récolte et de commercialisation, mais elle valorise aussi le produit en le présentant dans un cadre de marketing sensoriel. L'enjeu donc est de taille pour les 200 unités de conditionnement qui opèrent dans l'export des fruits et légumes au Maroc. Ce secteur représente 2 millions de tonnes et draine un chiffre d'affaires estimé à 24 milliards de DH (soit 13 % du volume total des exportations nationales). Ces indicateurs positionnent ainsi le Maroc parmi les plus gros exportateurs au niveau du bassin méditerranéen. «Les attentes relatives à ce colloque sont la résolution de certaines difficultés relevées par la filière des fruits et légumes, notamment la maîtrise du conditionnement et les formalités de conservation», affirme Zine El Alami, responsable à l'EACCE. Ce dernier a indiqué que des conclusions ont été déjà établies suite aux questions soulevées par les professionnels, en l'occurrence, le contrôle de la qualité et la normalisation, l'emballage et la conservation, la chaîne logistique, le bilan et l'empreinte carbone. Ces réponses seront prises en compte dans le cadre de cette campagne d'exportation. Selon les professionnels, les produits provenant du Maroc bénéficient d'un avantage concurrentiel, en termes de qualité (fraicheur et manque d'humidité) par rapport à l'Espagne, car ils sont acheminés par voie maritime, grâce au contrôle qualité effectué par le réseau de laboratoires certifiés ISO 17005 et ISO 9001 version 2008 de l'EACCE. «Nous poursuivons le système de certification et d'accréditation pour d'autres référentiels. Bien entendu, le secteur développe également son propre système», soutient Zine El Alami. C'est la raison pour laquelle un panel dédié au système de management de qualité a été organisé au cours de ce colloque. Dans le cadre du Plan Maroc Vert, le ministère de tutelle prévoit à l'horizon 2020 de tripler les exportations en matière d'agrumes. Elles passeront ainsi de 480.000 à 1,3 million de tonnes. En ce qui concerne les produits maraichers, ils évolueront également de 750.000 à 1,7 million de tonnes. Quant aux fruits et légumes, ils suivront également de pareilles perspectives haussières. L'Espagne (premier producteur en Europe et principal concurrent du Maroc) produit annuellement entre 5,5 et 6 millions de tonnes d'agrumes.