El Jadida fait ses choux gras des projets à gros budgets dans tous les secteurs. C‘est le constat évident qui apparaît lors de la deuxième édition de «Echoscope» organisé par Les Echos quotidien à Mazagan Beach Resort et qui a fait salle archicomble, vendredi dernier. Les chiffres sont éloquents. El Jadida a drainé plus de 27,6% des IDE (investissements directs étrangers). Actuellement, plus de 40 milliards de DH d'investissements sont en cours uniquement à Jorf Lasfar. Ces montants vont encore augmenter car l'aménageur développeur MEDZ annonce avoir réussi la commercialisation de 88% de la première tranche de 500 ha du Parc industriel dédié à de l'industrie, essentiellement lourde. Les performances se poursuivent, car le Centre d'investissement d'El Jadida vient de traiter 35 dossiers pour la réalisation de projets d'un montant total de plus 4 milliards de DH depuis le début de l'année 2012. Par ces chiffres, la province dépasse même Casablanca, dit Mohamed Zouhair, directeur du CRI. La province peut s'enorgueillir à juste titre d'être le terreau d'investissement. La force d'El Jadida émane de son potentiel, déclare Mouâad Jamai, gouverneur d'El Jadida. Combiner l'agriculture, l'industrie et le tourisme, un sacré défi Une démarche stratégique a été développée pour les secteurs clefs. Le défi est de combiner entre l'agriculture, l'industrie et le tourisme. Le plan consiste à développer «une économie circulaire» en dotant 5 petites villes rurales d'un «SMIG» urbanistique. À cet effet, un projet pilote avec des projets innovants est en cours de réalisation au niveau de la commune de Sidi Smaïl. À titre d'exemple, une zone industrielle dédiée aux produits laitiers est en cours de création dans ce centre. Par ailleurs, un foncier de 600 ha est en cours d'acquisition à Bir Jdid, pour la création du village de l'agriculture (avec agropole, des établissements de formation, une zone logistique...). La réalisation du projet a séduit le ministère de tutelle et le Crédit agricole. Par le développement de ces centres, l'objectif est de stabiliser la population en contribuant à la démultiplication des opportunités de travail. Un projet pilote est également en cours de lancement pour l'épierrage de 22.000 ha. Il s'agit de transformer des superficies rurales incultes en terres fertiles. Les pierres dégagées serviront à leur tour à des constructions dans le cadre de projets du tourisme vert. Il est à noter que le projet le plus innovant est celui de la création du Pôle urbain Mazagan (PUMA) Le projet est réel et à été présenté au roi, dit le gouverneur. PUMA est prévu sur 1.400 ha à la sortie d'El Jadida prés du pénitencier Al Adir. Le transfert de l'établissement carcéral est dans le pipe. La zone est prévue avec des zones résidentielles, des établissements de formation, un palais des congrès, un parc d'exposition, un village d'artisanat et d'autres infrastructures novatrices. Une démarche innovante est également entamée dans le domaine de l'industrie. «Le risque zéro n'existe pas», dit Mouâad Jamai. La communauté portuaire a mis en place un groupement d'intérêt économique (GIE) (en réalité écologique pour le gouverneur) de Jorf Lasfar. Un partenariat est établi entre la province d'El Jadida et cinq opérateurs (OCP, Agence nationale des ports, Jorf Lasfar Energy Company, la société nationale de sidérurgie et MEDZ). L'objectif est d'unir les efforts pour, d'une part améliorer les conditions de mise en œuvre des activités économiques liées à ce pôle industriel et, d'autre part, œuvrer au développement harmonieux et intégré de la région. Ce partenariat prévoit la valorisation et la préservation du site de Jorf Lasfar et la protection de l'environnement du site. Les différents partenaires ont décidé d'élaborer des plans généraux de prévention et de maîtrise des risques, de définir des mesures de protection des activités industrielles au niveau du site et des voisinages, d'étudier des solutions optimales d'une desserte mutualisée de la plateforme et d'examiner les besoins en termes de formation professionnelle. Le domaine de l'art et de la culture n'est pas en reste. Le festival Al Jawhara a été certifié par la chaîne de télévision Rotana. C'est une première au Maroc, car la chaîne va diffuser en direct les spectacles depuis El Jadida. Ce sera une attraction majeure, à la grande satisfaction des professionnels du tourisme. El Jadida dispose de tous les atouts pour développer le «multi-tourisme». L'ONMT vient d'allouer 20 millions de DH pour la promotion de la région, annonce pour sa part Noureddine Sridi, délégué du tourisme d'El Jadida lors de la conférence de Mazagan. L'importance d'El Jadida est aussi avérée sur le plan agricole. La région produit plus de 360 millions de litres de lait par an. Des unités de transformation importantes sont implantées dans la zone. La capitale des Doukkala peut aussi se targuer d'être un gros producteur de viandes rouges et de disposer d'un cheptel bovin de 90% de races améliorées, explique Abdelaziz Ouakka, directeur de la DRA (Direction régionale de l'agriculture) À l'évidence, l'environnement économique est favorable au développement de l'investissement dans tous les domaines. Il suffit de savoir que 86% des ressources collectées par cette banque régionale s'effectuent à El Jadida. C'est un signal fort, qui démontre l'attractivité d'El Jadida. Un événement haut en couleurs Pour la deuxième édition d'«Echoscope», les équipes des Echos quotidien ont fait le déplacement vendredi dernier à El Jadida, pour fêter cette terre fertile en investissement et rassembler les différents opérateurs économiques qui en assurent le développement. Contenu éditorial, organisation, ... aucun détail n'a été laissé au hasard pour réussir cet événement organisé en collaboration avec des partenaires publics et privés de renom. Pour rappel, «Echoscope» s'inscrit dans le cadre de la stratégie de développement du quotidien économique édité par Horizon Press. En un mot, il s'agit d'un cycle de forums, permettant de débattre sur des questions d'actualité et ayant un intérêt stratégique, aussi bien pour les décideurs que pour les opérateurs économiques. Après la première édition «Quelle élite économique et politique pour le Maroc de demain ?», organisée le 3 novembre 2011 à Casablanca, place à un «Echoscope» 100% régional. Vendredi dernier, tout le gotha de la région des Doukkala-Abda a répondu à l'invitation et s'est mobilisé en masse pour assister à cet événement haut en couleurs. Mouâad Jamaï, gouverneur de la province d'El Jadida, Saïd Bennouna, directeur général de Med Z, Mohammed Zouhair, responsable du CRI d'El Jadida, Noureddine Sraidi, délégué du tourisme, Mohammed Sairi, vice-président de l'association Doukkala et Badia Tabiaoui, vice-présidente de l'Univérsité Chouaib Doukkali, c'est un panel relevé qui a animé cette première rencontre régionale organisée par Les Echos quotidien. Au-delà de la présentation des atouts de la région, «Echoscope» version El Jadida a permis de réunir dans un cadre convivial tous les acteurs de la région pour un échange de réflexion et d'expériences. À l'issue de l'événement, il en est ressorti que pour les autorités et les opérateurs d'El Jadida, l'enjeu de l'investissement est de taille. Des géants de l'économie nationale lui ont déjà fait confiance, à l'instar des projets grandioses que le groupe OCP a choisi d'implanter dans la région. Tout le pari est de capitaliser donc sur les différents et principaux acquis de la région et de se donner les moyens nécessaires pour séduire les investisseurs nationaux et internationaux.