Les cimaises de la galerie Bab Rouah à Rabat abritent depuis mercredi et jusqu'au 12 avril, l'exposition de l'artiste peintre Leïla Cherkaoui, «Mémoire du temps». Regroupant les œuvres récentes de l'artiste, cette exposition invite à contempler des peintures et des sculptures qui allient valeurs esthétiques et visions humaines. «Leila Cherkaoui sait dans sa poétique des ruines comment le vrai enlace les fidélités picturales, conduit la forme vers l'harmonie tonale, ouvre aux masses l'équilibre des dialogues intimes, porte vers son élan unitaire, la composition que la maîtrise gestuelle de l'artiste écarte des étiquettes de la mode», souligne l'historien de l'art Maurice Arama. Inspiré par le travail de la jeune artiste, Arama ajoute que «des forces s'unissent à des particules de lumière et irradient chaque œuvre de manière contrôlée. Ici les espaces s'enlacent au temps». Les œuvres de Leïla Cherkaoui ont également interpellé l'écrivain et journaliste Jean Miot. Ce dernier trouve «qu'elle manie le pinceau ou la plume, cette femme majuscule n'est que flamme, à peine vacillante, jetant en même temps la lumière et l'ombre. Elle éclaire et assombrit à la fois et de son noir et blanc, jaillit soudain une polychromie qui fascine au sens étymologique latin du terme, qui ensorcèle». À travers «Mémoire du temps», Leïla Cherkaoui qui compte à son actif bon nombre d'expositions individuelles et collectives, marque un tournant dans son parcours, s'imposant comme l'une des artistes peintres les plus en vogue en ce moment.