La Journée mondiale de l'habitat se veut une occasion pour débattre de la situation architecturale des villes. Avec pour thème «la qualité architecturale et l'amélioration du cadre bâti», la célébration de cette année a été marquée par le lancement de l'étude relative à la charte architecturale d'Agadir. Annoncée lors de la journée de réflexion tenue lundi dernier dans la cpitale du Souss, cette étude mettra un terme, selon les intervenants, au dérapage architectural qu'a connu la ville depuis quelques décennies. En effet, malgré sa remarquable reconstruction, l'organisation socio-spatiale d'Agadir traduit un déséquilibre apparent entre un centre ville moderne et des quartiers périphériques. «Le développement d'Agadir n'a pas été bien maîtrisé. Une fois que le Haut commissariat de la reconstruction de la ville s'est arrêté, Agadir à l'instar des autres villes marocaines a connu pratiquement le même sort. On a géré l'aspect architectural d'une façon quantitative. Promotion de l'habitat social, résorption des bidonvilles, construction de 200.000 logements, lutte contre l'habitat insalubre... le résultat en est qu'on se reconnaît plus dans nos villes actuelles, car on a délaissé le côté paysager», précise Abdesslam Oudad, président du Conseil régional de l'ordre des architectes du sud. Moderniser la ville Ce dernier indique que l'ambition de la présente charte est de veiller à la mise en valeur de la qualité architecturale de la ville et reprendre l'élan qui a été donné par le Haut commissariat de la reconstruction d'Agadir. Force est de constater que cette donne ne se réalisera qu'à travers une approche participative regroupant l'ensemble des acteurs et intervenants de la région. Un constat au goût amer a été également dressé lors de cette rencontre par Mohamed Boussaïd, wali de la région de Souss-Massa-Draâ. L'accumulation de construction en perpétuel déficit a mis en cause la capacité de la ville à relever les défis de la modernité. «Auto-construction, laideur architecturale, juxtaposition de lotissements, espace public délaissé, tels sont les principaux traits marquants les extensions urbaines auxquelles il devient aujourd'hui urgent d'opérer une action de mise en cohérence et d'harmonisation», précise-t-on du côté du wali. Cette charte architecturale et paysagère sera à la fois un outil destiné à l'amélioration du paysage et du cadre bâti. Il en découlera un document de référence dont l'objectif est d'améliorer le cadre bâti et de promouvoir la qualité de la production architecturale du paysage urbain et de ses espaces collectifs. Cette charte permettra aussi de favoriser la création architecturale et paysagère en garantissant une cohérence de style, de forme, d'aspect et de couleurs. Dans le but d'accompagner ce nouveau dispositif, une école d'architecture serait ouverte à partir de la prochaine rentrée universitaire. L'établissement a déjà obtenu l'accord du ministère de l'Habitat. Il accompagnera non seulement les efforts de mise à niveau urbaine dans le respect de l'identité architecturale locale, mais également, couvrira les besoins de la région en matière de ressources humaines.