Basée à Charleval en France, Sealynx a choisi la destination de Tanger dès l'été 2008 pour développer sa gamme de joints d'étanchéité pour ses clients, VW et Renault principalement. La firme possède une usine en Tunisie et une autre en Roumanie, ainsi qu'un bureau de liaison en Russie en prévision d'investissements envisagés par des constructeurs européens. Près de 400 personnes sont employées à ce jour à Tanger. Auparavant nommée Metzeler Automotive Profile System, l'entreprise a été rachetée par ses salariés en 2007. L'unité tangéroise a démarré sa production en transférant du matériel français pour une valeur d'environ 5 millions d'euros dans un local de 4.950 m2 qu'elle loue. La production actuelle est principalement destinée aux usines Volkswagen en Espagne, au Portugal et en Allemagne pour les gammes Polo et Sharan. Huit références de joints pour la Polo sont fabriquées à Tanger et plus de 22 références pour la Sharan, un motif de fierté pour le management local. Chaque pièce repart en Europe marquée de sa date et de son heure de fabrication par transport international routier. D'ores et déjà, Sealynx a signé un contrat de location de 6.000 m2 supplémentaires et de 2 fois 3.000 m2 en prévision de la production destinée à la future usine Renault Tanger-Méditerranée. Comme la quasi-majorité des sous-traitants de la marque au losange, Sealynx doit démarrer ses premières livraisons en juin 2011. Recrutement massif Avec CSA, Hutchinson et Saargummi, Sealynx fait partie des quatre principales entreprises dans un secteur de la sous-traitance peu connu du grand public. La firme française ne fabrique ni éclairages, ni câblages, ni tôlerie, mais tous ces gros rubans de caoutchouc qui font l'étanchéité de l'espace des passagers. Une gamme produite à l'usine de Tanger s'appelle d'ailleurs «anti-sale». Des éléments en caoutchouc qui ne laissent passer ni eau ni poussière et qui «cadrent» l'abaissement et la montée des vitres, électriques ou pas. L'eau, la poussière et le bruit sont les ennemis des produits de Sealynx. L'usine du groupe installée à la Tanger Free Zone est dirigée depuis le printemps dernier par un directeur général marocain qui a fait toute sa carrière dans l'industrie marocaine, avant de saisir une opportunité professionnelle qui l'a conduit à faire un retour pour se mettre au service de son pays. Parti en 1978 en France, Mohamed Mallouh y réalisera toute sa carrière. Il débute par un cursus en économie qu'il complètera par des études d'informatique et de management. Sur le plan professionnel, il est accompagné dans la gestion et le développement des opérations tangéroises de la firme par un encadrement français mobilisé 7 jours sur 7. Sealynx travaille en effet 7 jours sur 7 en 3 fois 8 heures afin de répondre à la demande de Volkswagen Europe. Loin de déclarations présidentielles françaises récentes à l'ouverture du Mondial de l'Auto à Paris, la semaine dernière, critiquant les entreprises de l'Hexagone qui délocalisent, Sealynx, à l'instar de Renault, de Valéo et d'autres entreprises françaises, trouve sur le marché marocain écoute, guichet unique, incitations fiscales, législation des changes adaptée, coûts maîtrisés, infrastructures et grande proximité aux marchés européens. L'économie marocaine, à l'instar des économies tunisienne ou turque, est fortement intégrée à celle de ses partenaires européens. 90% des entreprises françaises du CAC 40 sont présentes au Maroc, comme en Tunisie ou en Turquie, pour investir, produire, conseiller ou bâtir. Après avoir participé au récent Forum Emploi TFZ, Sealynx prévoit de participer au prochain Automotive Meeting du 21 octobre pour garnir ses bons de commande. Tout va bien alors à la Tanger Free Zone ? «Tout va bien !, indique Mallouh, mais il est temps de trouver une solution de fond au problème des déchets industriels. Cela devient urgent».