Le lobbying céréalier s'active. Dans un contexte de marché mondial marqué par une flambée des prix, France Export Céréales part à la rencontre des importateurs marocains. L'instance, qui est une sorte de lobby français des céréales, joue le rôle de trait d'union entre les producteurs français et les consommateurs de pays tiers, notamment le Maroc. «Les 13èmes rencontres 2010 franco-marocaines des céréales» ont eu lieu hier à Casablanca, avec 250 participants des filières marocaine et française. L'objectif est clair : sécuriser la place privilégiée de l'Hexagone en tant que premier fournisseur du Maroc en céréales. «Plus de la moitié de notre récolte en blé est exportée. Pour le Maroc, en 2009, 68% des importations en blé tendre proviennent de la France», déclare Yann Lebeau, directeur Maghreb-Afrique de France Export Céréales. Il ajoute que «la France est également le premier fournisseur en blé tendre. Mais occupe un rang moins important sur les filières orge et blé dur. D'autres pays comme les Etats-Unis, nous concurrencent sur ce dernier secteur». En 2010, la récolte française s'estime à 38 millions de tonnes de blé moissonnées, et devrait satisfaire les clients les plus exigeants. Lobbying «utile» Au-delà de ce lobbying proprement dit, la manifestation a été aussi l'occasion «de faire le point sur les tendances et perspectives des marchés céréaliers internationaux», selon les organisateurs. La sécheresse qui a touché une grande partie des pays exportateurs en Europe, en particulier la Russie, a provoqué une hausse exceptionnelle des prix sur ces marchés. «L'idée est ainsi de voir comment le Maroc peut encaisser ces mouvements de prix mondiaux, et quelle en est la répercussion sur le marché local», explique le directeur Maghreb-Afrique de France Export Céréales. La certification qualité est également au programme des discussions entre opérateurs des deux pays. L'importance de cet outil de gestion de la qualité à chaque étape de la vie d'un grain, de sa production, en passant par son stockage, et son transport, a été mise en exergue. «En termes de qualité, le blé français correspond le mieux à la destination marocaine», revendique Lebeau. Besoins Au Maroc, la campagne céréalière 2009-2010 s'est appréciée avec un net recul, en glissement annuel (75 millions de quintaux contre 102 millions en 2009). Le besoin en importation a été ainsi, estimé à près de 51 millions de quintaux environ. Une aubaine pour le blé français. Le Maroc pourra continuer à s'approvisionner auprès de la France, pour satisfaire la demande en continuelle augmentation de ses consommateurs, déclare le responsable. Quant à la dernière mise à jour relative aux récoltes nationales (au 31 aout 2010), les statistiques mensuelles de l'Office national des interprofessionnels des céréales et des légumineuses (ONICL) affichent des importations à hauteur de 5 millions de quintaux, en blé dur, maïs et orge. La collecte au niveau national, quant à elle, s'estime à près de 15 millions de quintaux pour le mois d'août, comptant pour la campagne 2010-2011.