Sans se poser des questions pour savoir s'il y a un art spécifiquement féminin, uniquement en lui ouvrant le canal pour qu'il coule parce qu'il en existe bien, le festival international des femmes de Salé signe ses quatre ans d'existence. Il constitue l'une des quelques occasions où le regard de l'homme et de la femme peut être croisé pour soulever des questions relatives aux conditions de la femme et revient à la charge, à cette nouvelle édition, pour déclencher une approche cinématographique qui privilégie la création et la confrontation artistiques. À l'origine de cette manifestation cinématographique qui a commencé lundi 21 et continuera jusqu'au 25, il y a l'association du Bouregreg. La femme au cinéma et le cinéma de femme Pour la ligne éditoriale du festival, l'association célèbre le cinéma italien, après une édition consacrée à celui de la Palestine. Peu importe le pays d'origine, l'essentiel est que les femmes soient à l'honneur à Salé pour cette fin de septembre. Dans ce cadre, cinq longs métrages récents traitant de la condition féminine seront projetés. On cite la comédie historique «Cosmonauta», de Susanna Nicchiarelli, «Come l'ombra» de Marina Spada, le film choral «Il Prossimo Tuo» d'Anne Riitta Ciccone, le faux documentaire «Riperendimi» d'Anna Negri et Billo, la comédie sur le racisme «Il grande Dakhaar» de Laura Muscardin. Le programme, a été entamé suite à la soirée d'ouverture donnée lundi lors d'une cérémonie marquée par un hommage à la comédienne égyptienne Sawsan Badr et à la fondatrice et directrice du Festival de film de femmes de Créteil Jackie Buet. La porte est ouverte à la compétition, suite à la sélection de douze longs métrages représentant la diversité et la richesse culturelles et cinématographiques de la création cinématographique féminine de plusieurs pays. Parmi ces longs métrages sélectionnés, «La Pivellina» des Italiens Tizza Covi et Rainer Frimmel, «La Tisseuse» du Chinois Wang Quan'an, «La fille la plus heureuse du monde» de la Roumaine Radu Jude, «La robe du soir» de la Française Meriam Aziza, «La grande villa» du Marocain Latif Lahlou, «Oualad o bent» de l'Egyptien Karim Al Adel, «Une vie toute neuve» du Coréen Ounie Lecomte, «La Nana» du Chilien Sébastien Silva, «Men on the Bridge» (Köprüdekiler) du Turc Asli Özge, «Puzzle» de l'Argentine Nathalie Smirnoff, «Orly» de l'Allemande Angela Schanelec, «Le Ring» de la Canadienne Anaïs Barbeau-Lavalette. Cinq prix seront offerts aux gagnants de cette compétition. Le grand prix, le rix du scénario, le Prix de l'interprétation féminine, le Prix de l'interprétation masculine, ainsi que des mentions qui peuvent être attribuées par le jury. Et parce que sans mémoire, nous n'avons pas d'avenir, le festival rend hommage aux femmes réalisatrices marocaines, en programmant leurs derniers films. Il s'agit de «Fatma» de Samia Charkioui, «L'âme perdue» de Jihane El Bahar, «Camille et Jamila» de Souad Hamidou, «Invitation» de Samira Himeur, et «Takibrik» de Sophia Chaoui, 2009.