Sauter le pas de la publicité sur le net n'est pas toujours une décision facile pour les entre prises marocaine. Les services de communication et de marketing ne disposent pas de toute l'information nécessaire pour passer à l'acte. Que faut-il savoir dans ce cas et quels sont les bons réflexes à adopter pour optimiser sa communication sur le la Toile. Pour surfer sur la vague du marketing en ligne, il faut bien sûr commencer par définir ses besoins, cibler ses prospects mais également bien choisir ses supports. Si la publicité est la forme la plus simple du «e-marketing», il n'en reste pas moins que le choix du site Internet qui va l'accueillir doit correspondre à la cible recherchée. «Nous voulons toucher une large frange d'internautes, c'est pourquoi nous optons pour les sites les plus visités», explique Abderrahman Hammou, responsable du service marketing de Microchoix. Et d'ajouter, «nous choisissons d'afficher nos bannières publicitaires chez Menara lorsque ce dernier affiche les résultats des examens du Baccalauréat, par exemple». Cependant, ce spécialiste met en garde contre certaines petites structures qui ne sont pas toujours précises sur le nombre de visiteurs «uniques» (la même personne se connecte sur le site plusieurs fois) qui transitent régulièrement via leurs sites. «Ce n'est souvent pas malhonnête. Cependant, nous préférons munir nos bannières par nos propres scripts de calculs pour être sûrs des résultats», souligne Hammou. Le choix du support est également guidé par la valeur et la véracité du contenu disponible sur ces sites. Cette orientation du choix est non seulement guidée par le souci d'une image de marque intouchable, mais aussi par le prix que ça coûte. Facturée au CPM (coût pour mille affichages), l'«e-publicité» coûte entre 100 et 200 DH. Si on ajoute à cela le fait que le taux moyen de clics générés est de 0,3%, il convient alors d'être encore plus exigeant. Même pas 50% des retours attendus Malgré les efforts fournis par les responsables marketing pour sélectionner les sites Internet les mieux adaptés à leurs cibles, les résultats ne sont pas souvent à la hauteur des espérances. «La publicité que nous engageons sur Internet nous permet rarement de dépasser 50% des retours attendus», partage le responsable Marketing de Microchoix. La raison principale de cette situation est le manque cruel de sites spécialisés à contenu propre. En plus, exposer sur des sites douteux ou à contenu illicite (forums de piratage informatique), en plus de ternir l'image de l'entreprise, peut pousser les moteurs de recherche (Google, Yahoo et autres) à sanctionner le site vers lequel renvoient les bannières publicitaires. Si les campagnes de «e-mailing» paraissent a priori plus difficiles à réaliser, leur effet est beaucoup plus important. Une campagne de 1.000 envois coûte entre 100 et 500 DH et génère un taux d'ouverture allant d e 15 à 30%. Là aussi, le choix de l'entreprise qui prêtera sa base de données est important. En effet, louer de telles bases revient très cher sans pour autant avoir de garantie que la cible soit réellement touchée en fin de compte. Une solution simple : se doter, si l'on a les moyens, d'un logiciel de suivi des campagnes e-mailing. Ces outils permettent même de savoir ce qui intéresse réellement une cible dans un mail. Il est possible alors d'adapter automatiquement le contenu des campagnes e-mailing au profil de la cible. Selon les professionnels du e-marketing, les grandes entreprises sont les premiers clients de ce concept. Le secteur bancaire et les télécoms représenteraient, chacun, environ 30% de la demande. Vient après celui de l'automobile avec 20%. Le concept du e-marketing a été importé au Maroc en 2006. Depuis, les prestataires de ces services ne cessent d'augmenter en nombre. Une dizaine de sociétés se partagent le marché estimé à près de 50 millions de DH. Un chiffre d'affaires qui devrait doubler en 2011, selon les professionnels du secteur, avant de s'envoler vers des niveaux qualifiés d'astronomiques vers 2013. Strat' pour touristes «branchés» Fini le temps où la toile était l'outil des visionnaires et des éclairés. Aujourd'hui, il est question de survie. Ce constat, les professionnels du tourisme au Maroc le partagent volontiers. «Notre profession est en danger», confie Faouzi Zemrani, directeur de ZTours. C'est pour cette raison qu'ils n'ont pas hésité à assister au workshop initié par l'Observatoire du tourisme en association avec l'ONMT, les universités Al Akhawayn à Ifrane et Del Salento en Italie la semaine dernière à Casablanca. Une occasion que l'Observatoire du tourisme a créée afin de «diffuser la culture d'Internet et de son utilité dans le secteur du tourisme». En effet, on assiste aujourd'hui à une réelle effervescence du concept de «e-tourisme». «Mais les entreprises marocaines ne sont pas toutes capables, à l'heure actuelle, de surfer sur cette nouvelle vague», explique Adnane Jleb, directeur de l'Observatoire du tourisme. C'est pour cette raison que ce premier workshop a eu pour objectif de montrer aux professionnels des techniques très simples pour générer du trafic sur leurs sites Internet. Pour y arriver, il n'y a pas mieux que de partager les bonnes pratiques et des astuces pour une meilleure utilisation de cet outil. Ainsi, du positionnement stratégique à la rédaction de contenu, en passant par la technologie utilisée, le graphisme et même le choix des couleurs, tout a été abordé dans l'objectif de réussir la mise en œuvre des stratégies marketing via le web. S'il est un message que les professionnels du voyage, hôteliers et loueurs de voitures ont bien retenu, c'est bien celui de la stratégie marketing. «Celle-ci doit prendre en compte l'aspect on line. Le site Internet n'est qu'un élément de la stratégie Internet», explique Jean-Claude Morand, expert en management de tourisme et systèmes d'informations touristiques. C'est que pour l'expert, il n'est pas question de se baser uniquement sur un business modèle reposant sur la publicité et de délaisser les autres possibilités. Les médias sociaux ont également un impact utile sur le tourisme. Blogs, pages Facebook ou encore Twitter, chaque professionnel peut trouver un terrain à ses communications à destination de la cible qu'il a identifiée. Cependant, l'expert met en garde contre une stratégie Internet «réactive». Créer ou intégrer des communautés doit se faire dans le but de provoquer le débat autour d'un sujet. Maîtriser ses campagnes marketing sur Internet est donc primordial pour assurer la pérennité de l'activité. «Face à la concentration des capitaux qui s'opèrent régulièrement, les petites structures devront supprimer les intermédiaires», analyse Jean-Claude Morand. Elles devront trouver des produits de niche (et oublier le tourisme de masse), ou alors prendre le tournant technologique et se vendre «en marque blanche», ce qui est dur pour les petites structures qui n'ont pas les compétences technologiques nécessaires. «Bien connaître le produit, la plage ou le désert n'est plus suffisant, il faut connaître les gens qui y vont», ajoute l'expert. Internet est justement un outil qui permet cette transformation dans les habitudes. Un changement que l'Observatoire du tourisme est déterminé à accompagner. En plus de ce premier workshop, cinq autres ateliers sont programmés. Les trois premiers sont destinés au secteur privé et portent sur le marketing virtuel, la publicité en ligne et le yield management. Les deux autres concernent les institutions publiques et seront consacrés à la gestion des destinations touristiques et au marketing territorial.