Quoi de mieux pour préserver un patrimoine donné que de fonder un organe qui fédèrerait tous les efforts consentis pour cette sauvegarde. Une évidence remise sur la table par les chercheurs marocains qui ont appelé, jeudi dernier dans la capitale, à la création d'un observatoire maghrébin des contes populaires. C'est ainsi que ces experts du patrimoine immatériel ont également plaidé pour la création d'une université maghrébine de l'art populaire. Des pistes de réflexion essentielles qui ressortent, en effet du 8e festival des arts populaires qui se clôture aujourd'hui, pour préserver toute sa richesse à ce patrimoine qui risque de tomber dans l'oubli avec la montée en force des divertissements basés sur les nouvelles technologies. Dans le cadre d'une table ronde portant sur le thème du «rôle de la culture dans le rapprochement des peuples», initiée dans le cadre de cette manifestation, les chercheurs ont ainsi insistant sur la nécessité d'une coordination et d'une coopération entre les différents acteurs concernés par la question du patrimoine oral au Maghreb. Un appel de cœur a aussi été lancé par les participants en vue de la promotion de la culture immatérielle par tous les moyens, en mettant en pratique les différents usages du conte, d'abord en tant que genre oral objet de recherche académique à l'université, ensuite comme support pédagogique en l'introduisant dans les institutions éducatives. Les participants ont également souligné la nécessité de réhabiliter la mémoire populaire et de sauvegarder le patrimoine oral par la collecte, la transcription et l'édition dans l'objectif de renouer des contacts entre les générations et les cultures maghrébines. Dans une déclaration à la presse en marge de cette rencontre, abritée par la bibliothèque nationale, la présidente de l'association «Conte'Act», l'organisatrice de cette manifestation, Najima Thaythay Rhozali a indiqué que ce festival des contes a pour objectif de chercher les moyens susceptibles de renforcer le dialogue et la communication entre les cultures maghrébines qui possèdent plusieurs caractéristiques commues. L'organisatrice du festival a notamment relevé les dangers émanant de la mondialisation sur les cultures locales, relevant l'absence de références culturelles solides pour les jeunes. La 8e édition du festival des contes (30 août- 6 septembre) est organisée par l'association des rencontres éducatives et culturelles «Conte'Act» en partenariat avec la préfecture de Skhirat-Témara et réunit des conteurs maghrébins sous le signe «l'unicité des Cultures fait l'unité des peuples».