Le secteur énergétique pourrait être le premier à profiter du pacte d'entente signé entre la CGEM et l'Etat. C'est en tout cas le souhait exprimé par le ministre de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement, Fouad Douiri, à l'occasion du séminaire d'information sur les énergies renouvelables organisé par la Société d'investissements énergétiques (SIE) en partenariat avec la fédération de l'Energie. «J'appelle à la mobilisation de l'ensemble des fédérations et des commissions concernées par des travaux collaboratifs afin que l'énergie soit l'exemple du partenariat entre l'Etat et le privé» a-t-il insisté. Il faut dire que le jeu en vaut la chandelle puisque la stratégie énergétique marocaine constitue une opportunité à la fois pour les investisseurs étrangers mais également pour les entreprises marocaines, notamment via les industries annexes qu'elle devrait induire. Ce partenariat public-privé est aujourd'hui d'autant plus indispensable pour accélérer la mise en œuvre de celle-ci lorsque l'on sait que la consommation marocaine atteint des niveaux de croissance considérables. «Sur ces deux premiers mois de l'année, la croissance de la consommation énergétique a même atteint 10%, soit un niveau très significatif, si on le compare aux pays développés» annonce le ministre de tutelle. Sachant que les prix du pétrole, selon plusieurs experts présents aux séminaires, ne peut aujourd'hui qu'augmenter, il devient donc des plus urgents de profiter du potentiel du Maroc en matière d'énergies renouvelables afin de s'assurer un minimum de sécurité et d'indépendance énergétique. À ce titre, «nous visons la réduction de 12%, sur les prochaines années de la dépendance du royaume aux énergies fossiles» rappelle le ministre de tutelle. Pour cela, le Maroc devra s'appuyer sur son potentiel recelé dans le solaire et l'éolien. C'est d'ailleurs sur ce dernier volet que compte capitaliser le fonds des énergies renouvelables, lancé par la SIE, pour contribuer au développement de la stratégie énergétique. Ce fonds, qui s'achemine vers la mobilisation de 2 MMDH à investir, dont 50% apportés par l'Etat vise «à constituer un levier financier pour accélérer les projets d'investissement dans l'éolien où le Maroc jouit d'une vitesse des vents considérable et régulière» explique Ahmed Baroudi, directeur général de la SIE. «80% de ce fonds sera exclusivement dédié aux projets éoliens tandis que le reste pourrait être placé dans les autres activités énergétiques», explique le patron de la SIE, qui souligne par ailleurs que la stratégie d'investissement du fonds s'appuiera sur des prises de participations majoritaires dans les projets afin de contrôler sa réalisation. Néanmoins, il existe une possibilité de prises de participations minoritaires dans le cas où l'initiateur du projet dispose d'une expérience reconnue dans le domaine, et qui lui permet d'assurer à lui seul son bon déroulement. Par ailleurs, la SIE travaille actuellement sur la mise en place d'un deuxième fonds d'investissement spécialisé dans l'efficacité énergétique. Cependant, à ce niveau, le DG de SIE souligne la complexité de la mise en place de cet outil, en raison de la nécessité de disposer d'un marché assez mature avant son lancement, ainsi que le manque de mécanismes financiers : «C'est le cas partout dans le monde, et nous attendrons le temps nécessaire avant son lancement»rassure-t-il.