Ceux qui craignaient une flambée des prix de la tomate pour ce mois de Ramadan peuvent être rassurés. Le panier de la ménagère connaîtra un grand répit : la tendance en baisse des cours de ce produit fortement consommés se confirme et devrait se maintenir durant tout le mois. Les cours du kilo se situent actuellement à moins d'un dirham au niveau des producteurs, et à deux dirhams sur les étals d'un «souk» comme celui de Derb Ghallef, en plein centre de Casablanca. Une baisse record, si l'on se souvient encore des dernières flambées qui avaient caractérisé l'évolution des prix de cette denrée lors du Ramadan 2009. En effet, les cours officiels au kilo appliqués lors de cette période variaient entre 3,8 et 5 DH. «La production estivale a été excessive cette année dans presque toutes les régions du Royaume, ce qui explique une offre largement supérieure à la demande», explique Lahoucine Adardour, président de l'Association des producteurs et exportateurs de fruits et légumes (APEFEL). En effet, les dernières statistiques du ministère de l'Agriculture et de la pêche maritime, portant sur cette période, affichent le chiffre de 175.000 tonnes produites en tomates fraîches, sur la période de juin à septembre, couvrant 90% des besoins estimés. Le reste devant être couvert par la tomate industrielle en conserve, locale et importée. La chasse aux spéculateurs Toutefois, force est de constater que ce volume est bien inférieur à celui récolté sur la période août-septembre 2009. Les cultures de saison avaient réalisé une production de 220.000 tonnes, rien qu'en un mois. Un léger recul qu'Adardour justifie par «quelques problèmes relatifs aux mouches et aux insectes, comme le Tuta Absoluta». Par ailleurs, en dépit d'une bonne récolte, lors du Ramadan 2009, de fortes spéculations avaient pourtant marqué l'évolution des pris du kilo de tomates fraîches, qui a même effleuré la barre des huit dirhams dans certaines localités. «Cela a été notamment dû au manque de rigueur de l'Etat sur le contrôle des prix affichés dans les souks», justifie un autre responsable de l'APEFEL. Mais cette année, ces craintes semblent avoir bien été circonscrites par le gouvernement El Fassi qui a bien compris les leçons tirées des lacunes passées. Quelques semaines auparavant, ce dernier a en effet multiplié les réunions interministérielles consacrées à l'approvisionnement du marché et au contrôle des prix, lors de cette période délicate de Ramadan. Nizar Baraka, le ministre délégué chargé des Affaires économiques et générales, avait alors annoncé un système de contrôle des prix, «plus efficace». Par plus efficace, il faut comprendre «un contrôle intensif et des sanctions rendues plus sévères», à l'encontre des contrevenants.