Rien ne va plus pour le secteur bancaire en termes de liquidités. Celles-ci sont en effet devenues un besoin structurel qui se creuse chaque mois davantage. Ainsi, selon les récentes données de la Banque centrale, les facteurs autonomes de la liquidité ont exercé sur les trésoreries bancaires un impact restrictif de 1,8 milliard de dirhams en juillet 2010, comparativement à la même période de 2009. Ce creusement du besoin de liquidités s'explique essentiellement par «la hausse de la circulation fiduciaire qui a plus que compensé l'effet expansif de l'augmentation des avoirs extérieurs nets de Bank Al-Maghrib», explique l'institution. Dans ce contexte, et tenant compte d'un accroissement de 200 MDH du montant de la réserve monétaire, le déficit de trésorerie global des banques de la place ressort à 21,9 MMDH, contre 20,2 MMDH au titre du mois de juin dernier. Face à cette situation, la Banque centrale ne pouvait que poursuivre ses injections massives de liquidités dans le marché, via les avances à 7 jours. En tout, Abdellatif Jouahri a soulagé les trésoreries bancaires à hauteur de 25 MMDH en moyenne. C'est dans le même contexte d'ailleurs que le taux moyen pondéré du marché interbancaire s'est inscrit en hausse de 7 points de base. Par ailleurs, les nouvelles données monétaires de la Banque centrale indiquent la poursuite de la modération du rythme annuel de croissance de la masse monétaire, qui s'est situé à 6,6% en juin dernier, contre 6,9% en mai et 7,3% en moyenne durant les cinq premiers mois de l'année. «Cette décélération recouvre des évolutions divergentes des principales composantes de l'agrégat M3», ajoute-t-on auprès de l'autorité monétaire. En effet, en dépit de la hausse mensuelle de 1,7%, la plus importante depuis le début de l'année, la monnaie scripturale a vu son taux d'accroissement annuel revenir à 9,3% contre 10,4% un mois auparavant. De même, les placements à vue semblent poursuivre le mouvement de ralentissement entamé depuis le début de l'année 2010, leur progression annuelle se limitant à 7,9% au lieu de 8,4% en mai. Les titres des OPCVM monétaires et la monnaie fiduciaire, après avoir marqué une décélération un mois auparavant, se sont de leur côté accrus respectivement de 9,3% et de 6,3% en juin 2010. En revanche, les dépôts à terme auprès des banques se sont, de nouveau, contractés, s'établissant à un niveau inférieur de 8,6% comparativement à celui observé au titre de la même période de l'année 2009.