Une semaine après le retrait de l'ancienne mouture du Budget 2012, les présidents des groupes parlementaires s'activent durant cette étape d'attente de la session extraordinaire. Au sein de l'opposition, on déplore le manque de communication du gouvernement au sujet de la date de dépôt du projet de la loi des finances 2012. «Jusqu' à présent, nous n'avons toujours aucune information sur les préparatifs du gouvernement quant au volet du budget», commente Mohamed El Ouchari du parti travailliste. Le flou pèse aussi sur la majorité dont «les présidents des groupes parlementaires étaient hier en réunion de coordination, en vue d'être dans le calendrier de l'adoption», et se contentent de mentionner un député de la majorité qui précise que «les divers départements ont bien avancé dans les révisions de leurs prévisions, qui dégagent 5 secteurs clés pour l'absorption du gros des dépenses, l'enseignement, la justice, le logement, la santé et évidemment l'emploi». Le nouveau diagnostic opéré par les nouveaux alliés leur a permis de se mettre d'accord sur la nécessité de poursuivre les réformes des secteurs de la justice et de l'éducation, tout en bouclant les chantiers relatifs à la lutte contre l'habitat insalubre, la généralisation de la RAMED et l'emploi des jeunes. Le document de base ayant servi à l'élaboration du nouveau projet s'appuie sur les conclusions de la commission mixte englobant les 4 partis de la majorité, qui a mis en place les nouvelles stratégies projetées par le programme gouvernemental. Le 11 mars prochain reste pour l'instant l'hypothèse la plus plausible au sein des composantes de l'hémicycle. Une semaine après la mise en place des 8 commissions, qui seront les premières à examiner les budgets sectoriels, aucun agenda n'a encore été décidé pour la semaine en cours, tout comme pour les projets de lois déjà examinés au sein du Conseil du gouvernement, dont aucun texte n'a été déposé au sein des commissions. Pour sa part, la nouvelle loi organique des finances, qui devra être obligatoirement votée cette année, figure dans le rétroviseur des députés de la majorité, qui doivent cependant voter le budget selon la loi organique de 1972. Un véritable problème se posera donc lors du débat au sein des commissions car c'est la nouvelle loi organique des finances qui déterminera «la nature des informations, des documents et des données nécessaires pour enrichir les débats parlementaires sur le projet de loi de finances», comme cela est stipulé par l'article 68 de la loi fondamentale du pays. Au sein, de la majorité, aucun parti n'essaie de faire cavalier seul durant cette étape d'identification des priorités, et chacun a pris en compte les programmes de l'ensemble des composantes de la coalition, essentiellement pour ce qui est des aspects relatifs à la bonne gouvernance, aux incitations fiscales, à l'accès aux marchés publics et à l'accès à de nouvelles formules pour le financement bancaire.