Tumultueuse, cette loi de Finances 2012! Déposé, puis validé, puis retiré... la majorité des observateurs ne savent plus que penser de l'étonnant rebondissement qu'a pris le vote du projet du budget général. Celui-est actuellement passé sous la loupe de la commission ministérielle créée pour suivre l'avancement de la loi. Si pour l'instant, cette commission est formée par les chefs des partis du RNI et du MP, M'hand Laenser et Salaheddine Mezouar, de même que de Driss Lachguar, le quatrième ministre qui devrait encore rejoindre ces responsables n'est pas encore connu. L'on sait toutefois, qu'il devrait représenter le parti d'Abbas El Fassi, en l'occurence l'Istiqlal. Pour les parlementaires, les supputations vont bon train. Pour Mohamed El Ouchari, membre du Parti travailliste, «la principale crainte est que le projet ne soit instrumentalisé, au moment où la commission gouvernementale créée doit répondre à la question du maintien ou non de la mouture actuelle du projet, ainsi que d'une issue juridique à la situation qui prévaut». «Au niveau du SGG, il y avait uniquement un arrêt de la distribution et seul le président du gouvernement a le droit d'ordonner le retrait», explique ce député. Soit ! ce sont donc les règles consitutionnelles qui ont prévalu à ce retrait et c'est à la commission de «barrer la route à ceux qui veulent tirer profit de cette situation pour des raisons évidentes, liées à la campagne électorale», soutient El Ouchari. Sur la rive de l'opposition, pourtant les choses ne sont pas aussi simples. Au PJD, par exemple, une demande a été déposée au bureau de la Chambre des représentants pour convoquer d'urgence le chef du gouvernement devant les députés. Pour Lahcen Daoudi, son parti «multipliera les formes de protestation jusqu'à ce que le gouvernement éclaire sa position. La nouvelle Constitution oblige le président du gouvernement à venir au Parlement au moins une fois par mois», souligne le président de la seule formation actuellement en opposition après l'adhésion du PAM à l'alliance avec le RNI et le MP. Jusqu' à présent, le sort de la mouture actuelle, ainsi que de la date de la programmation du vote sont entre les mains de la nouvelle commission restreinte du gouvernement. La solution qui sera proposée par la commission ne devrait pas en tout cas dépasser le délai du 20 octobre, soit 6 jours après l'ouverture de la session ordinaire d'automne. Le retard qu'accuse le vote des projets de loi programmés lors de cette session extraordinaire, dont la moitié est encore en discussion au sein des commissions, ne facilitera pas la tâche à la solution de compromis que doit trouver la commission créée pour remettre le projet dans le circuit du vote