L'ADSL marocain est le moins cher du monde arabe ! Contrairement au téléphone, le coût annuel global des services ADSL résidentiels (pour une vitesse moyenne de 1.024 kbps) est estimé au Maroc à une moyenne de 146 dollars US par an, ce qui en fait le tarif le plus bas de la région, devant la Tunisie. A contrario, avec un budget annuel de 5.133 dollars par an, l'Irak apparaît être le pays le plus cher du monde arabe en termes de connexion haut débit. Ce sont là les conclusions d'une récente étude publiée par le cabinet d'analyse Arab Advisors Group. Intitulée «Tarifs ADSL dans le monde arabe : une comparaison régionale en 2011», l'étude s'est penchée sur les prestations de services ADSL et les taux fournis par les opérateurs des dix-neuf pays arabes en novembre 2011. Globalement, la technologie ADSL reste celle qui prévaut le plus dans cette région du monde avec débit d'une vitesse moyenne de 1024 kbps. Bien que les fournisseurs d'accès à Internet (FAI) en Libye et à Oman ne disposent pas de ce type de vitesse de connexion, l'analyse d'Arab Advisors Group s'est basée sur l'extrapolation de ses taux. Au Maroc, cette connexion (1.024 kbps) représente à peine 0,59% du marché local. Selon les derniers chiffres de l'Agence nationale de réglementation des télécoms (ANRT), le débit à 2Mbits/s est celui qui occupe la plus grande part du marché ADSL, avec 51,53% des abonnements en décembre 2011, suivi ensuite du 4 Mbits/s avec 23,35% et du 8 Mbits/s avec 23,18%. Autre fait marquant de ce rapport, «les FAI ont désormais tendance à renoncer aux frais de connexion ADSL dans le cadre de leur promotions». L'objectif est d'encourager la connectivité des foyers, aussi bien au Maroc que dans les autres pays de la région. Arab Advisors Group note, par ailleurs, qu'en ce qui concerne le marché marocain, les utilisateurs résidentiels sont appelés à payer une redevance mensuelle allant de 19 à 28 dollars répondant aux frais de téléphonie fixe, «ce qui est impératif pour avoir une connexion ADSL». Hussam Barhoush, chef de projet à l'Arab Advisors Group, ajoute que cette «redevance fixe permet aux utilisateurs d'avoir un accès illimité à la connexion pendant les heures creuses et durant les week-ends, tandis que les frais de 28 dollars par mois offrent une connexion illimitée à plein temps». Cela n'empêche pas l'augmentation du parc d'abonnés «fixes» dans le pays, malgré la montée en puissance des abonnés mobiles G3 (+89,5% en décembre 2011 sur une année). Toujours selon les derniers chiffres de l'ANRT, le nombre d'abonnés Internet ADSL, estimé à 589.678, au quatrième trimestre de l'année 2011 a augmenté de plus de 7%, et de près de 18,5% en un an. Quand le PIB va... Si le Maroc décroche la palme tarifaire de l'ADSL dans la région, l'analyse des tarifs par rapport au PIB par habitant classe les pays du CCG (Conseil de coopération du Golfe) en tête de peloton. On y retrouvera notamment des pays tels que l'Arabie saoudite, le Koweït, Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Qatar, mais également Oman, classé plus haut parmi les pays les plus chers. Arab Advisors Group souligne donc dans son rapport qu'en incluant le PIB par habitant dans l'analyse, l'indice d'accessibilité à l'ADSL (AAM) fait du plus haut ratio le service le moins abordable. Concrètement, le pouvoir d'achat élevé dans ces pays n'est pas un facteur de baisse des tarifs de connexion, bien au contraire. Barhoush explique que c'est même là «une des raisons pour lesquelles les opérateurs ne réduisent pas les taux de façon drastique». Et d'ajouter que de toute façon : «la demande est garantie, même à des taux relativement plus élevés». Plus de concurrentiel pour être moins cher Dans le cas du Maroc, ce qui est sûr, c'est que les conclusions du rapport de l'Arab Advirsors Group offrent une visibilité positive par rapport aux efforts engagés par le précédent gouvernement en matière de connectivité de la population, en l'occurrence à travers le plan Numéric 2013. Une plus forte concurrentialité du marché pourrait cependant contribuer à une baisse plus importante des tarifs et donc à plus de compétitivité du marché Maroc dans la région. Avec au total trois FAI, le Maroc ne compte concrètement que deux opérateurs en matière de connexion Haut débit ADSL. Il s'agit en l'occurrence de Maroc Telecom, en position de monopole, avec plus de 99,8% et Inwi, loin derrière avec une part de marché de 0,13%.