«Les paysages de l'âme». C'est ainsi que s'intitulait l'exposition rétrospective en hommage à Ahmed Ben Yessef, organisée la semaine dernière par le pôle Art et Culture de la Fondation Attijariwafa bank à l'espace Actua. Autant dire, qu'elle porte bien son nom. Cette exposition déroule les cinquante ans de la vie et de l'œuvre de l'artiste depuis 1964 via des toiles empreintes de mysticité où se mêlent le style académique et l'émotion poétique. Interrogé sur ses sources d'inspiration, le peintre renchérit que «c'est la vie, l'amour, et ses gens !». Entre des portraits tantôt impressionnistes, souvent réalistes, des toiles abstraites, des paysages andalous... on perçoit l'âme de l'artiste via une colombe récurrente sur la majorité des toiles qui symbolisent, selon lui, «le trait d'union». En effet, l'artiste est un méditerranéen. Ce qui fit de lui un pilier de l'école figurative du Nord avec un style éclectique qui lui est propre. C'est dans son atelier à Seville que l'artiste s'est attelé à l'invention de son imagerie du beau et ceci depuis 1967.Dès 1968, son talent fut reconnu pendant cinquante ans, où il réalisera des commandes monumentales et recevra les plus prestigieuses récompenses artistiques tant au niveau national qu'international. En 1984, débutera l'œuvre engagée ; Il réalisera une fresque de quatre mètres sur trois, sur le thème d'Al Massira qui lui vaut d'être reproduite sur une pièce de 100 dirhams. Une autre fresque de 20 mètres par 18 est réalisée à Seville pour commémorer le centenaire de l'équipe de la ville. Non seulement peintre, Ben Yessef publie également de la poésie, des études critiques et collabore au journal «Correo de Andalucia». La bibliographie d'Ahmed Ben Yessef compte près de 200 ouvrages et affiches commémoratives par des auteurs différents, dont «Tétouan, cité de tous les mystères» de Aziza Bennani, «Humiliation» de Mahdi El Mandjra, ou le «Guide de l'Andalousie»...