Du diplomatiquement correct. L'expression suffirait à qualifier l'issue de la rencontre, hier, entre Aziz Akhannouch et son homologue espagnol, Miguel Arias Cañete. Une réunion de mise au point et de tentatives d'apaisement de part et d'autre, plus qu'autre chose. Evidemment, le dossier de la pêche, et celui plus frais de l'accord agricole, ont été les principaux sujets au menu. D'entrée ! «Nous avons des relations stratégiques. Nous avons réfléchi ensemble sur des solutions et compromis, en dépit de la difficulté des sujets abordés», lance Cañete. Il est clair que le ministre espagnol est venu avec la «main tendue», surtout lorsqu'il insiste sur le fait que les deux pays partagent les mêmes opportunités, mais aussi les mêmes problématiques. «La stabilité et la prospérité du Maroc sont la stablité et la prospérité de l'Espagne et de l'Europe», lâche un Cañete qui semble finalement se résigner devant le fait accompli. L'accord agricole est passé, celui sur la pêche a périclité, en attendant une relance des négociations. Rassurer... Pour le premier dossier, Akhannouch «rassure sur les engagements du Maroc à respecter les termes du partenariat et sur le degré de maturité des agriculteurs et exportateurs marocains». Cañete y juxtapose une «garantie» sur les libertés de transit des produits agricoles marocains sur le terrirtoire espagnol. Le ministre espagnol n'exclut pas aussi un système compensatoire pour les producteurs de son pays, même si l'idée n'est pas encore du tout à l'ordre du jour du gouvernement de Mariano Rajoy. «Nous allons prendre le temps d'examiner le déroulement de cet accord et d'en évaluer ensuite les impacts, avant de prendre toute décision concernant le support du secteur agricole espagnol». Pour rappel, les termes de l'accord prévoient une libéralisation immédiate de 55% des droits de douane sur les produits agricoles et les produits halieutiques de l'UE, et de 70% des droits de douane sur les produits agricoles et les produits de la pêche du Maroc, sur une période de dix ans. ...Renégocier Concernant la pêche, par contre, les deux parties se sont entendues sur les possibilités de coopération qui s'offriraient en alternative à un accord entre les deux rives. Cela a été l'occasion pour Akhannouch de préciser que «les négociations d'un nouveau protocole d'accord pour la pêche devraient démarrer dans les semaines ou les mois à venir». Il faut savoir que lors de sa dernière session, le Parlement européen avait voté favorablement l'octroi d'un nouveau mandat de négcociations à la Commission européenne. L'enjeu est au repêchage...