En prélude à la troisième Conférence euro-africaine sur la migration et le développement, prévue en 2011 à Dakar, une soixantaine d'experts représentant 27 pays africains et européens, ainsi que huit organisations internationales, se sont réunis au cours de la semaine dernière à Rabat. Objectif: réfléchir sur les recommandations opérationnelles devant permettre d'apporter des réponses pertinentes aux défis migratoires. La rencontre qui a été organisée sous les auspices des gouvernements marocain et espagnol, a bénéficié, en outre, de la collaboration du Centre international pour le développement des politiques migratoires (ICMPD) et de la Fondation internationale et Amérique latine d'administration et de politiques publiques (FIIAP). Pendant trois jours, les participants se sont penchés sur l'état des lieux des migrations des personnes vulnérables le long de la route migratoire ouest-africaine, les bonnes pratiques au sein des politiques et projets existants et les stratégies de protection les plus efficaces. L'appel du Maroc À cette occasion, il a été relevé la nécessité pour toutes les parties prenantes à la question de s'engager résolument vers la consolidation de la dynamique de coopération qui s'est enclenchée au lendemain de la deuxième conférence euro-africaine sur la migration et le développement, qui s'est tenue justement à Rabat en 2006. C'est pourquoi, d'ailleurs, un accent particulier a été mis sur l'importance de faire converger les actions à entreprendre au sein des pays d'accueil, de transit, mais également d'origine, en matière de gestion des flux migratoires ainsi que de lutte contre la traite des êtres humains. La réunion s'est tenue, en effet, sur fond de crise économique et financière au niveau mondial, une situation qui risquerait d'influencer sérieusement les conditions de vie et de travail des migrants. À ce niveau d'ailleurs, le Maroc a, par la voie du secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la coopération, Youssef Amrani, appelé l'ensemble des partenaires à faire en sorte que cette catégorie de travailleurs qui contribue à l'essor économique des pays d'accueil, ne puisse constituer la première cible des mesures économiques et ne devienne la victime de procédés discriminatoires. C'est en ce sens qu'il a émis le vœu que les réponses aux défis migratoires qui seront adoptées, soient suffisamment intelligentes, loin des réflexes xénophobes et de repli identitaire. Notons enfin que cette réunion d'experts sur la migration des groupes vulnérables, intervient deux ans après l'adoption, par l'UE d'un «pacte pour l'immigration et l'asile». Celui-ci porte sur l'organisation de la migration légale, de la lutte contre l'immigration irrégulière, ainsi que sur le renforcement des synergies entre migration et développement. Ce programme s'ajoute à d'autres programmes actuellement financés par l'UE dans les domaines de la politique d'asile, des visas et du franchissement des frontières extérieures.