«La cybercriminalité, est désormais organisée et lucrative», constate Karima Bounemra Ben Soltane, directrice du Bureau de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), lors d'un atelier sur l'harmonisation du cadre légal de la cybersécurité en Afrique du Nord. Les premiers à être pointés du doigt, sont les sites de réseaux sociaux, de sécurité bancaire, mais également les comptes d'utilisateurs d'entreprises et applications. La problématique est d'autant plus importante que le nombre d'utilisateurs d'internet augmente de plus en plus. En 2009, le nombre d'abonnés au web s'élevait environ à 1,9 milliard de personnes, soit 26% de la population mondiale, selon les chiffres de l'Union internationale des télécommunications (UIT). Comment contrer ces attaques virtuelles ? L'Afrique gravement touchée Pour Ben Soltan, «La cybercriminalité coûte cher». D'autant plus qu'en Afrique, les réseaux professionnels sont plus vulnérables. À en juger aux propos de la spécialiste, 650.000 systèmes infectés dans le monde se trouvent dans les pays en développement. Selon Taïeb Debbagh, SG du département de la Poste et des nouvelles technologies du ministère de l'Industrie et du commerce, cet atelier aura permis de se pencher sur la législation des problèmes liés à la cybersécurité dans les différentes régions du globe, notamment en Afrique du Nord. L'objectif serait, en définitive, d'harmoniser les lois relatives à la lutte contre la cybercriminalité en initiant un échange entre les parties prenantes dans la région. De son côté, le chef de division de la Criminalité économique au Conseil de l'Europe, Alexander Seger, a affirmé que la volonté politique en Afrique de résoudre le problème de la cybercriminalité existe, revenant ainsi sur les principales clauses de la Convention de cybercriminalité de Budapest (2001). Cette convention représente, à ce jour, le seul instrument international contraignant concernant la question de la cybercriminalité.