Inauguration en grande pompe pour Ynna Holding. Devant un parterre de personnalités politiques et économiques, Ahmed Reda Chami, ministre de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, a inauguré les deux nouvelles unités du groupe Chaâbi à Berrechid. Il s'agit, comme nous vous le rapportions en début de semaine, de l'usine de la nouvelle entité Ynna Steel, spécialisée dans la sidérurgie, et du nouveau complexe industriel de Super Cérame, filiale spécialisée dans la céramique. «Pour un investissement global de 2 MMDH, ces projets s'inscrivent pleinement dans les engagements de développement du groupe Miloud Chaâbi dans la région de la Chaouia Ouardigha», expliquent les responsables du groupe. Il faut dire qu'avec Ynna Steel, le holding de la famille Chaâbi marque son entrée en force dans le secteur de la sidérurgie. Son unité industrielle, destinée à la production du rond à béton par laminage à chaud, s'étend sur 14 hectares et dispose d'une capacité de production de 400.000 tonnes par an. Ce n'est que la première phase du projet, puisqu'au terme des 24 mois suivant l'inauguration, Ynna Steel devrait atteindre une capacité de production globale de 800.000 tonnes par an. Pour y parvenir, «le groupe compte s'approvisionner en matière première, à savoir la ferraille, principalement sur le marché local», nous explique Miloud Chaâbi, président de Ynna Holding. Première unité de céramique en Afrique Une entrée en force qui bousculera qui n'est pas sans bousculer la concurrence constituée de Maghreb Steel, Sonasid et aux autres mastodontes du secteur de la sidérurgie sur tous les maillons de la chaîne d'activité. De son côté, la nouvelle usine de Super Cérame à Berrechid constitue le troisième site de l'entreprise après ceux de Kénitra et de casablanca. «Elle vient renforcer la position de Super Cérame sur son marché» ajoute-t-on auprès du staff d'Ynna Holding. À ce niveau, le groupe Chaâbi n'a pas non plus lésiné sur les moyens et a doté le complexe de la technologie la plus récente dans le métier. Il a ainsi introduit dans son unité, le broyage modulaire continu, la décoration par injection d'encre, la cuisson avec économie d'énergie, le traitement des eaux par osmose inverse, le recyclage des eaux de process après séparation des résidus solides et le traitement des gaz chauds. C'est dans ce contexte que l'usine de Super Cérame à Berrechid se positionne comme la première unité du genre en Afrique. Le site inauguré cette semaine s'étale sur 12 hectares et dispose d'une capacité de production de 7 millions de m2 de carreaux en céramique par an. À terme, l'unité devrait être capable de produire 15 millions de m2/an, soit 53.000 m2 /jour. C'est donc, un grand coup que vient de frapper Miloud Chaâbi avec ces deux nouveaux projets, l'occasion de marquer en force son retour dans le cercle fermé des plus grands investisseurs du pays, après un break qui a fait couler beaucoup d'encre notamment sur les relations du groupe avec les autorités politiques. La présence de nombreuses personnalités à l'inauguration, et plus particulièrement de Ahmed Réda Chami, ministre du commerce et de l'industrie, laisse présager un rétablissement de la confiance entre les deux parties et une volonté affichée d'aller de l'avant. Omar Chaâbi, Vice président exécutif Ynna Holding «Si opportunité il y a, nous irons vers l'export» Les Echos Quotidien: Ynna Holding se lance dans la sidérurgie. Quels sont concrètement vos objectifs ? Omar Chaabi : Notre objectif principal est de nous imposer comme opérateur majeur dans la sidérurgie. Nous lançons une unité de production du rond à béton. Nous ciblons une production de 400.000 tonnes par an, pour laquelle 250 emplois directs et 500 indirects seront créés. Par ailleurs, il est à noter que notre unité dispose des dernières technologies, notamment en termes de respect de l'environnement et de consommation d'énergie. La sidérurgie au Maroc est un secteur fortement concurrentiel. Comment comptez-vous vous y imposer ? Ce sera exactement le même principe que dans les autres activités que nous entreprenons. Nous allons nous atteler à offrir le meilleur rapport qualité prix, auquel nous avons habitué les clients du groupe. Maintenant, il faut qu'il y ait une concurrence loyale, afin que le meilleur gagne. Peut-on s'attendre à voir Ynna Steel se lancer dans l'export ? Pour l'instant, nous ciblons le marché local, mais cela n'empêche pas que si opportunité il y a, nous irons vers l'export. Notre stratégie reste ouverte et l'export envisageable. Des rumeurs avaient circulé sur un gel des investissements par Ynna Holding. Qu'en est il concrètement ? C'était une décision qui avait été prise à un moment où nous avions été gênés dans nos investissements. Aujourd'hui, les choses ont repris leur cours normal et nous sommes aussi enthousiastes qu'avant.