Selon la note de conjoncture du HCP, la consommation des ménages est au beau fixe. En effet, la baisse de l'impôt sur le revenu, la modération de l'évolution des prix à la consommation (+0,5%, à fin mai) et la création nette de 68.000 emplois auraient profité au pouvoir d'achat des ménages. De surcroît, le revenu de ces derniers a été soutenu par la progression de 11% des transferts des MRE, à fin mai, mais a été tempéré par la baisse des revenus agricoles. Interrogés sur leur situation financière, les ménages ont signifié une amélioration de 0,7 point par rapport à fin 2009. En effet, la part des biens alimentaires consommés a profité de la baisse des prix à la consommation de 0,2% à fin mai. Dans le même sillage, la demande en produits manufacturés a également repris. La production d'appareils domestiques a poursuivi sa tendance haussière, entamée fin 2009, pour afficher une hausse de 1,9%, au premier trimestre 2010. Quant à la baisse des ventes de voitures neuves, elle s'est ralentie (passant de -7% à fin mars 2010, à -2,5%, à fin juin), contre une hausse de 13,9% du côté des véhicules importés durant les cinq premiers mois. Parallèlement, les crédits à la consommation ont progressé de 13,7%, et les importations de biens de consommation ont crû de 5,1%. De son côté, la consommation publique aurait enregistré une hausse plus importante que prévue. Les dépenses de fonctionnement ont augmenté de 9,6%, à fin avril 2010, contre une baisse de 0,7% durant les deux premiers mois. Dans l'ensemble, la consommation intérieure aurait contribué pour 4,5 points à la croissance globale du PIB en valeur, au deuxième trimestre 2010, contre 3,5 points un trimestre auparavant. Après le ralentissement observé en 2009 (-0,6%, contre +18,1% en 2008), l'évolution de la formation brute de capital fixe (ou de l'ensemble des acquisitions de biens de production) s'annonce relativement sous de meilleurs auspices pour l'année en cours, en ligne avec l'amélioration attendue des activités secondaires et la reprise de la demande mondiale adressée au Maroc. Cette évolution émane principalement d'acquisitions en produits industriels qui ont marqué le pas en 2009 contrairement aux acquisitions en bâtiment et travaux publics, qui ont ralenti. Du côté financement, l'investissement industriel aurait profité d'une progression de 21,8% des crédits accordés à l'équipement, au titre du deuxième trimestre 2010, juin non compris. Le rythme de croissance de l'investissement en construction a, pour sa part, légèrement repris. Les anticipations des professionnels, exprimées dans le cadre de l'enquête de conjoncture du secteur, ont fait état d'une activité plus intense au niveau du bâtiment. C'est ainsi que les ventes de ciment ont crû de 2,1% à fin mai, tandis que les crédits à l'immobilier se sont consolidés de 12,6%, durant la même période. Globalement, la FBCF aurait crû d'environ 7,3%, contre 6,8%, au premier trimestre, situant la contribution de l'investissement à la croissance globale du PIB, en valeur, aux environs de 2,7 points, contre 2,4 points un trimestre plus tôt. L'activité du secteur de la construction resterait relativement mieux orientée au troisième trimestre 2010, bénéficiant d'un rattrapage du retard de la production, occasionné par les conditions météorologiques difficiles du début de l'année. L'évolution des travaux publics, quant à elle, devrait être soutenue par la hausse de l'investissement en infrastructure de base. L'enveloppe allouée à l'investissement public (ministères et entreprises publiques confondus) atteindra le record de 163 milliards de DH, soit 20% de plus qu'en 2009.