«Je voudrais dire aux agriculteurs espagnols que cet accord est win-win et sert les intérêts des deux parties». C'est en ces termes que Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture et de la pêche maritime, a tenu cet après-midi à Rabat, à rassurer les opérateurs agricoles espagnols, principaux détracteurs de l'accord sur la libéralisation des échanges de produits agricoles frais et transformés, ainsi que halieutiques frais et transformés. Ces derniers n'ont pas cessé de brandir les menaces économiques qui pèseraient contre le secteur agricole espagnol, suite à une mise en œuvre de cet accord Maroc-UE. «Nous comprenons parfaitement leurs griefs, mais il faudrait qu'ils sachent que leurs homologues marocains sont responsables et savent tenir des engagements. Pour preuve, nous avions bien la possibilité d'inonder le marché européen avec nos produits, rien qu'avec les quotas actuellement en vigueur, et en profitant des textes de l'OMC. Ce que nous nous sommes abstenus de faire jusque là», a tenu à préciser Akhannouch. Le ministre de tutelle s'est félicité de l'efficacité du lobbying déployé par le Maroc à tous les niveaux d'intervention, aussi bien diplomatique, parlementaire, que du côté des professionnels. Au sujet de l'accord de pêche, Akhannouch devrait recevoir ce 23 février son homologue espagnol. Il s'agit de la seconde visite du genre depuis le début de cette année. «Nous devrons discuter des négociations relatives à l'accord de pêche Maroc-UE, ainsi que du nouveau mandat octroyé aux autorités européennes pour la relance de ces négociations», a déclaré Akhannouch à ce propos. Le ministre s'est empressé toutefois de souligner : «Nous attendons une nouvelle proposition de la part de l'UE. Ce qui est évident, c'est que nous ne ferons aucune concession sur deux sujets précis : l'intégrité des eaux territoriales du royaume, ainsi que les intérêts du plan Halieutis». A lire aussi : Accord agricole : Le feu vert du Parlement européen Accord agricole, le Maroc retient son souffle