L'accord de libre-échange agricole entre le Maroc et l'Union européenne (UE) offre au Maroc de nouvelles opportunités d'accès au marché européen et améliore en même temps les possibilités d'approvisionnement du marché national en produits et intrants agricoles originaires d'Europe, a affirmé lundi à Rabat le ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime, Aziz Akhanaouch. Le ministre, qui répondait à une question à la Chambre des représentants, a estimé que l'adoption de cet accord à une “majorité confortable” représente pour le Royaume une “reconnaissance de son sérieux et de sa crédibilité en sa qualité de partenaire de la politique européenne de voisinage et du développement durable». Réuni jeudi dernier en séance plénière à Strasbourg, le parlement européen avait adopté cet accord par 369 voix pour, 225 contre et 31 abstentions, rendant ainsi hommage aux efforts du Maroc visant à honorer ses engagements en tant que partenaire jouissant d'un statut auprès de l'UE. Le texte adopté à la suite de trois années de négociations représente un accord «win-win», gagnant-gagnant, a-t-il répété, ajoutant qu'il s'agit en fait d'un accord “équilibré». L'adoption de cet accord a en somme inauguré une nouvelle étape dans les relations entre les deux parties, laquelle sera marquée par une intensification des échanges entre les deux parties, selon M. Akhannouch. L'accord prévoit en effet des mesures de libéralisation réciproque des produits agricoles, qui va se traduire par une augmentation du volume des exportations marocaines de fruits et légumes vers l'Europe et une baisse des droits de douane appliqués de part et d'autre. C'est ainsi qu'il prévoit une libéralisation avec effet immédiat de 55 pc des droits de douane sur les produits agricoles et les produits de la pêche de l'UE (contre 33 pc actuellement) et de 70 pc des droits de douane sur les produits agricoles et ceux de la pêche du Maroc (contre 1 pc actuellement) et ce, sur une période de dix ans. En termes de valeur, l'accord va entraîner la libéralisation sans délai de 45 pc des exportations de l'UE vers le Maroc et de 55 pc des importations européennes en provenance du Maroc. Il permettra également d'accroître les concessions dans le secteur des fruits et légumes. M. Akhannouch a indiqué, d'autre part, que les produits marocains de la pêche continueront d'accéder librement au marché européen, alors que les produits de la pêche provenant des pays européens ont été répertoriés dans trois catégories. L'accord porte sur d'autres secteurs de coopération dans le domaine de la sécurité sanitaire et de la santé végétale. Il permettra au Maroc de bénéficier du soutien institutionnel européen pour qu'il puisse renforcer ses structures de contrôle sanitaire, vétérinaire et végétal. C'est d'ailleurs dans ce cadre que s'inscrit la formation de quelque 340 vétérinaires et ingénieurs marocains, a-t-il ajouté. Pour ce qui est de l'actuel accord de pêche, il est toujours en vigueur et il n'expirera que fin 2014, notant que c'est le protocole, dont la durée a été fixée en un an, qui n'a pas été renouvelé par le Parlement européen. Ce protocole définit aux bateaux de pêche les conditions de travail et fixe les subventions financières à accorder au Maroc en contrepartie des possibilités de pêche, a-t-il dit, rappelant que le Conseil européen aurait déjà accordé à la Commission européenne le mandat requis pour ouvrir de nouvelles négociations à ce sujet avec le Maroc.