Quelques secondes lui auront suffi pour mettre, littéralement, le feu à la scène. Jeune, oui, mais sa présence sur scène et son interprétation vocale font de VV Brown, une artiste au caractère incontestable. Combinaison noire et plumes d'aigles, du haut de ses 27 ans, ce nouveau bijou, tout droit venu d'Angleterre aura offert des décibels en or aux Casablancais, vendredi dernier, sur les planches de la scène Rachidi. Ce soir là, la foule aura non seulement vibré sur les sons, tour à tour, pop, rock puis funk des titres de son dernier album Travelling like the light, Shark in the water, Crying blood, ou encore Leave !, mais aura eu également droit à des reprises, pratiquement aussi géniales que les originales. Elle n'aura, par exemple, pas eu besoin d'être seule sur scène pour s'approprier le fameux tube des Black Eyed Peas, I gotta feeling. Généreuse VV Brown ! En prime, elle nous aura fait l'honneur de nous dévoiler en exclusivité deux titres de son prochain album. VV découvre le Maroc Rencontrée dans l'après-midi, quelques heures avant de monter sur scène, la jeune femme dégage autant de charisme qu'une star qui traine derrière elle des années de tournée. Pourtant, rien d'extravagant, ni dans la démarche, ni dans les mots. Juste de la simplicité et de la détermination. VV Brown pèse ses mots et ne les mâche pas, elle répond sans détour et sait exactement ce qu'elle veut. «Me marier et avoir des enfants», répond-elle avec aplomb quand on lui demande ce qu'elle souhaite faire, et qu'elle n'a pas encore eu l'occasion de réaliser. Celle qui baigne dans la musique depuis l'âge de cinq ans, n'aura pas eu d'enfance malheureuse, de parents absents ou de scolarité difficile pour devenir la femme qu'elle est aujourd'hui. «J'ai vécu une enfance idyllique, entourée de fermes et d'animaux comme dans un film», déclarait-elle dans la presse à ses débuts. Eveillant la curiosité des médias internationaux, Vanessa Brown a décollé, une à une, les étiquettes qu'on aura tenté de lui accoler, pour finalement devenir la «punk fifties» que même les critiques les plus capricieux qualifieront de «vraie bonne nouvelle». Au sujet de sa visite au Maroc, ce petit bout de femme qui, un an après le lancement de son premier album, a pratiquement, déjà, fait le tour du monde, dira le sourire en coin, les yeux pleins d'étoiles «qu'être ici, parler aux gens, visiter la mosquée est encore plus beau que ce que je n'avais imaginé». Music is love Du caractère, mais beaucoup d'humanité et de sensibilité. Celle que l'on comparera souvent à Amy Winehouse, est loin d'être une petite «pin-up» du R'N'B, que l'on aura vite oubliée. L'aîné de ses six frères et sœurs nous prouve, à travers ses réponses, que le show-biz n'aura pas raison d'elle et encore moins de sa carrière, comme d'autres. VV, est une artiste, pas une simple chanteuse. Jouant du jazz au piano dès ses cinq ans, de la trompette à 12 ans, elle entraine sa voix très tôt et chante dans une chorale gospel à l'église. Précoce, elle prend la route à 16 ans, direction la capitale d'abord, puis le nouveau continent, Los Angeles. Alors qu'elle comptait poursuivre des études de droit pour devenir Avocate, la jeune Brown signe un contrat avec une grosse maison de disque qui lui promet de grandes opportunités. Elle est alors propulsée au cœur du showbiz musical, mais ce n'est pas sur le devant de la scène qu'on la verra. Choriste de Madonna, auteur pour les Pussycat Dolls, et les Sugabades, elle usera de ses talents d'artistes pour se faire un nom dans le métier, mais ce n'est pas en tant que starlette de R'N'B qu'elle souhaite percer. Après trois ans, elle traverse l'Atlantique, retour aux sources. Un retour qui lui aura valu le succès qu'on lui connait désormais. Elle nous expliquera que sa terre natale lui aura ainsi apportée l'équilibre qu'elle n'a su trouver aux Etats-Unis. «Pour faire de la musique, il faut être honnête, il faut savoir d'où l'on vient. Mes racines sont en Angleterre, donc quand j'y suis, je me sens vraiment chez moi, je me sens équilibrée !», confie VV. Cette virtuose de la musique connaît tous les morceaux d'Aretha Franklin, Vanessa Brown ou Ella Fitzgerald, Music is love. C'est ainsi qu'elle parlera de ce qui l'anime et se décrira finalement comme «une femme de la renaissance... un «Léonard De Vinci» au féminin qui touche à plusieurs disciplines.