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Privés de vacances !
Publié dans Les ECO le 20 - 07 - 2010

Petit break, d'accord. Mais un mois plein de vacances tout d'un coup, voilà un rêve qui aujourd'hui n'est plus accessible pour la plupart des patrons. Pour eux, le temps des grandes vacances et du repos «souverain» semble être bien révolue. Aussi, lorsqu'ils décident de raccrocher, beaucoup ne réussissent pas à se déconnecter complètement du boulot. Blackberry aidant, ils préfèrent rester joignables et finissent par céder à la tentation de suivre à distance les activités quotidiennes de l'entreprise. Se plaignent-ils de ce rythme? Il semble que non. La plupart des dirigeants trouvent plutôt rassurant, le fait de ne pas se déconnecter totalement. « Je peux passer de bonnes vacances tout en prenant une heure par jour pour faire le point avec mes collaborateurs», souligne à ce propos Hervé Streichenberger, DG de l'Oréal Maroc.
Course aux objectifs
Mais les contraintes de cet été sont assez particulières, comme l'expliquent les dirigeants que nous avons interrogés... certes, le ramadan et les différents événements qui jalonnent cette période estivale en font partie, mais ne justifient pas totalement l'austérité qui entoure les vacances des dirigeants. Le contexte économique y est également pour quelque chose. Après la morosité de l'année 2009, dans certains secteurs, le rythme ne s'est pas non plus accéléré en 2010. Les certitudes en matière d'atteinte des objectifs n'étant pas très fortes, les patrons jugent plus prudent de ne pas lever le pied. Le challenge est donc de continuer l'offensive commerciale pour davantage tirer profit du regain de dynamisme que pourrait connaître le marché avec le grand retour des MRE. Il en est par exemple ainsi chez Suzuki Maroc, qui selon son patron, se préoccupe essentiellement en cette période de la reconstitution de son stock et du maintien de l'activité, notamment sur le créneau services après vente (réparation, maintenance) où la demande est forte du fait des départs en vacances. Même son de cloche chez Addoha, où en plus des opérations d'augmentation de capital qui devra continuer d'occuper la direction générale jusqu'à la mi-août, les préoccupations d'ordre commercial sont également poussées à leur comble en cette période estivale. «C'est l'occasion à ne pas manquer car les gros achats se font en cette période», explique Hassan Benbachir. Outre cet aspect, la plupart des patrons ont réduit ou repoussé leurs vacances avec comme objectif de préparer des actions à lancer dès la rentrée prochaine.
Collaborateurs plus choyés
«Le plan d'austérité» qu'observent les dirigeants en matière de vacances rejaillit-il sur leurs collaborateurs ? Difficile de l'affirmer. Mais on peut déduire à partir des déclarations des dirigeants interrogés, que le temps de vacances des collaborateurs ne peut pas être réduit, car si les patrons se sentent au premier chef responsables du maintien de l'activité ou de l'atteinte des objectifs, il n'en est pas ainsi pour tous les collaborateurs. Ce qui reste certain, est que même au niveau des équipes, une gestion rigoureuse des congés est de mise. Dans beaucoup de cas, c'est surtout sur la planification des congésque l'effort est porté, de sorte qu'il y ait une rotation sans incidences négatives sur les activités. Le patron de l'Oréal Maroc explique par exemple, que dans sa structure, la question des congés est abordée suivant une logique de permanence même au niveau de la direction générale. Lors qu'une récente interview, Régis Monot, directeur commercial de Steelcase, souligne également que dans leur entreprise, le concept de permanence est la règle générale en matière de congé, surtout pour la population des commerciaux. À chaque période estivale, 50 % des effectifs restent pour assurer la continuitér de l'activité, le temps que l'autre moitié revienne de ses vacances.
Hervé Streichenberger
DG de l'Oréal Maroc
Le patron de l'Oréal Maroc, lui, a préféré donner la priorité à ses collaborateurs. Ces derniers ont pris leurs vacances pendant le mois de juillet, pour éviter les journées trop longues et sans distractions particulièrement intéressantes qui peuvent être le lot des congés pendant le ramadan. En attendant leur retour, c'est le boss qui assure la permanence au niveau de la direction générale. Cela est à son goût, nous explique Hervé Streichenberger, car, de cette manière, le traitement des dossiers et les activités quotidiennes suivront leur cours normal. Le DG de l'Oréal compte prendre ses vacances en août, mais comme la plupart des patrons, même en congé, pouvoir se déconnecter complètement du boulot n'est pas un pari gagné d'avance. «Avec mon blackberry, je peux passer de bonnes vacances tout en prenant une heure par jour pour faire le point avec mes collaborateurs», confie-t-il.
Lahcen Daoudi
Parlementaire PJD, membre
de la commission finances
Le Parlement a arrêté ses sessions depuis le mercredi 14 juillet, mais pour Daoudi et ses camarades de la direction du parti, l'heure du repos n'a pas encore sonné. «Au PJD, les dossiers urgents et brûlants ne manquent pas. On ne nous laisse pas souffler», confie d'un air rieur le député Daoudi. Fête du trône, préparation des élections à la deuxième Chambre du Parlement prévues en septembre, discussion du dossier de Rabat concernant la question des vices-présidences des communes, examen de l'organisation interne du parti, réunions de direction en vue d'établir un bilan à mi-chemin de l'année... tels sont entre autres, les grands dossiers sur lesquels Daoudi et ses camarades doivent encore travailler avant d'aspirer à des vacances en août. Mais juste une pause de courte durée, car les activités reprennent le 28 août prochain.
Bouthayna Iraqui
Parlementaire RNI
«Après la fête du trône, je compte prendre une dizaine de jours pour me reposer et être proche de mes enfants», confie la députée. Mais avant ce repos, comme son collègue du PJD, elle doit retrouver ses camarades du parti pour travailler sur différents chantiers. Le RNI en a des gros sur Rabat, où le parti doit, non seulement, structurer et organiser sa base régionale, mais aussi mettre en place un bureau. À cela s'ajoutent des propositions à préparer pour la rentrée parlementaire prochaine. Celles-ci concernent entre autres, le projet Bidaya proposé par le RNI et qui doit, par conséquent, travailler sur une proposition de loi. celle-ci doit être déposée en octobre prochain. La question de la jeunesse et le projet Média&société doivent également être bouclés avant que la direction du parti ne prenne ses vacances, nous explique Bouthayna Iraqui.
Hassan Benbachir
Conseiller du président
d'Addoha
«Je ne prendrai mes vacances qu'après le ramadan, le président aussi», explique d'emblée Benbachir. Normal, car, en lançant ce gros coup qu'est l'augmentation du capital d'Addoha à hauteur de trois milliards de dirhams, il devient évident que le top management du groupe s'est privé du luxe de penser sitôt à des vacances. La souscription est ouverte le 15 juillet et ne sera clôturée que le 12 Août. Dans ce genre d'occasion, un président ne peut se permettre de perdre de vue son conseiller, même si, selon Benbachir, opération spéciale ou pas, le fait de ne pas prendre des vacances en plein été est une habitude chez Addoha. «Ceci, explique-t-il, provient du fait que le grand retour des MRE est une haute saison commerciale dans le monde de l'immobilier. Pour Addoha, cet été est donc celui de la double offensive où il faut assurer au maximum sur le marché financier mais aussi auprès des clients. Mais même après cette grande période, le conseiller du président ne compte profiter que de deux semaines de repos».
Mezzour Ryad
DG de Suzuki Maroc
«Je ne pars pas en vacances, mais comme j'habite à Bouznika, je ne vais sans doute pas trop sentir la privation». Le DG de Suzuki a de bonnes raisons de ne pas s'offrir un repos cet été. La grande morosité qui a caractérisé le marché automobile cette année n'a pas épargné Suzuki. Seul le salon de l'automobile de mai dernier a permis aux acteurs du marché d'avoir une certaine consolation, et Suzuki a dû bien profiter (177 voitures vendues). Selon Mezzour, la filiale marocaine a même connu une rupture de stock. Actuellement un bateau contenant 150 véhicules Suzuki attend d'être déchargé au port de Casablanca. Celui-ci sera suivi d'un autre arrivage dans les quinze jours à venir. Pour Mezzour, c'est le moment de préparer l'offensive commerciale de la rentrée. Trois nouveaux modèles doivent être lancés après l'été et des nouvelles concessions doivent être ouvertes à Casablanca, Kenitra et Benni Mellal.
Karim Hajji
DG de la Bourse de Casablanca
Quand la marmite de la bourse bouillonne, Hajji garde l'oeil dessus. Le patron de la place de Casablanca n'est pas encore en vacances. Et pour cause, il vient juste de terminer sa caravane et n'a pas encore dressé son bilan définitif. Il y a aussi d'autres gros dossiers qui requièrent sa présence sur place, notamment ceux liés aux récentes introductions en bourse (Ennakl Automobiles, CNIA Saada...) et d'augmentation de capital comme celui du groupe Addoha. Le patron de la bourse évoque aussi d'autres opérations en cours mais sur lesquelles il n'a pas souhaité donner plus de précision du fait de leur caractère confidentiel. Toutefois malgré cet agenda, Hajji compte s'accorder un petit break à la fin de ce mois.
Abdellatif Hadef Patron d'IB Maroc
Une semaine de congé. C'est le repos que s'est accordé le patron d'IB Maroc à partir de vendredi dernier. Des vacances imposées par une bataille qui s'annonce sur tous les fronts. D'abord au niveau du management, car IB Maroc vient de recruter un nouveau DG qu'il faudra accompagner. Aussi, la poursuite de la croissance sur les marchés étrangers, explique Hadef. Et là, après avoir conquis plusieurs pays en Afrique de l'Ouest, IB Maroc se prépare désormais à lancer ses filets en Afrique centrale et en Afrique de l'Est. La situation en Bourse est un autre défi auquel compte s'attaquer rapidement le patron d'IB Maroc. Celui-ci estime que sa société est sous-valorisée et qu'il reste du travail à faire sur ce dossier.
Des congés de plus en plus courts!
En mai dernier, le quotidien Le Parisien publiait les résultats d'une enquête réalisée par Fiducial (spécialiste des services pluridisciplinaires aux petites entreprises) et Ifop. De cette étude, il ressort qu'en France également, les dirigeants (ceux des petites structures sur lesquelles l'enquête porte essentiellement) prennent de moins en moins de vacances. Cette année, seuls 58% ces patrons envisagent de partir en congé, alors qu'en 2005, ce pourcentage était de 61%. Ils ne comptent s'éclipser qu'en moyenne pendant seize jours, alors que la moyenne pour l'ensemble des Français est de 21 jours, souligne les enquêteurs de Fiducial-Ifop. Beaucoup d'entre eux ne comptent pas non plus quitter la France et déclarent vouloir consacrer leur break à des activités récréatives comme le bricolage, le jardinage, le sport et les sorties culturelles (dans de rares cas). Les raisons expliquant cette privation sont à certains égards les mêmes que celles avancés par les dirigeants marocains: «Surcharge de travail et moyens financiers limités». S'agissant de la charge de travail, l'étude explique qu'en fait, même en temps normal, pour ces patrons, les 35 heures légales sont une utopie puisqu'ils travaillent à peu près de 54 heures par semaine.


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