Pour 2012, les professionnels de l'emploi temporaire ne cachent pas leur pessimisme quant à la performance de leur secteur . «Si nous avons bouclé l'année 2011 sans dégâts, il en sera autrement pour 2012. Vu la situation économique nationale et internationale, nous nous interrogeons sérieusement sur notre situation cette année», souligne Zahir Lamrani, président de l'Union marocaine des entreprises de travail temporaire (UMETT). Cela étant, selon l'UMETT, l'année 2011 a été plus ou moins clémente pour le secteur de l'intérim (bien évidemment cela dépend des entreprises d'intérim et des activités dans lesquelles elles ont placé leurs intérimaires). Même l'Etat, via ses entreprises, a eu considérablement recours à l'emploi temporaire. Cela a, en quelque sorte, participé à prémunir le secteur contre la crise. Or, cette année, la situation risque de changer, vu que les principaux partenaires économiques européens du Maroc vivent une période de récession très grave. «Vu que nous subissons les impacts des crises avec un décalage de près d'un an, il est clair que 2012 s'annonce très difficile pour notre activité», note Lamrani. Le risque est que la majorité des contrats des salariés intérimaires ne soient pas reconduits comme cela a été le cas dans les années 2008 et 2009. «Nous avons pu redresser la situation en 2010, mais nous sommes restés loin des années fastes 2006-2007», précise le président de l'UMETT. Bien évidemment, la baisse d'activité qui a déjà été ressentie par les entreprises d'intérim au niveau du secteur de l'industrie continue d'alimenter la guerre des prix que se livrent les professionnels du secteur. Guerre sur les prix «Les prix sont de plus en plus bas. Ce ne sont plus seulement les entreprises qui s'activent dans l'informel qui cassent les prix, mais également les entreprises structurées et même les grandes structures», souligne Lamrani. Sur ce point, il faut préciser que même si la situation économique s'améliore et que la demande en intérim reprend, il serait, selon les professionnels, difficile de remonter les prix qui ont été cassés. Cela aura des conséquences sur les salaires et bien évidement sur les déclarations des salariés, ainsi que sur les versements des cotisations, notamment à la CNSS. À ce niveau il n'est nul besoin de rappeler que le secteur de l'intérim souffre toujours de la pratique illégale, lésant les salariés et l'Etat. L'autre problème auquel fait face le secteur, réside dans la formation des intérimaires. En effet, de plus en plus d'entreprises, y compris celles de l'Etat, exigent «des salariés temporaires qualifiés», qui sont difficiles à dénicher. «Même le système des contrats spéciaux de formation, qui devait normalement nous aider à assurer des formations continues pour nos salariés est malheureusement toujours défaillant», tient à préciser Lamrani.