La région des Doukkala, l'un des points névralgiques de la production sucrière nationale est dans de mauvais draps pour cette campagne, ce qui risque d'affecter toute la campagne. Cette année, en effet, la culture de la betterave à sucre, une activité agricole très importante au niveau du périmètre irrigué dans les Doukkala, est irrémédiablement compromise. À peine 6.500 ha ont été plantés, au lieu de 17.000 ha programmés durant cette saison. Par comparaison, la betterave à sucre a été ensemencée sur un peu plus de 20.000 ha durant les deux années écoulées. Assurément, la sucrerie de Cosumar à Sidi Bennour ne fonctionnera pas à plein régime durant la campagne d'arrachage de cette année. L'usine, qui a été modernisée pour traiter près de 14.000 tonnes de betterave par jour (extensibles) a nécessité des investissements de près de 1 milliard DH. Pourtant, la sucrerie traitera à peine 400.000 tonnes environ (800.000 tonnes de perdus), selon les estimations de production des 6.500 ha plantés. Doukkala est le périmètre le plus important pour Cosumar. À part la région de Tadla, avec 12.500 ha de betterave programmés et emblavés, des diminutions ont été constatées aussi au Gharb Loukkous (8.000 ha plantés sur 12.000 ha programmés) Et la Moulouya, avec une culture de 3.000 ha au lieu des 4.200 prévus. Au niveau national, les superficies emblavées en cultures sucrières ont atteint un total de 31.000 ha sur un programme de 46.500 ha, contre 52.600 ha en 2011 pour la betterave à sucre et 3.200 ha de plantation de canne à sucre sur 4.600 ha. Premiers arrivés, mieux lotis Les insuffisances se font surtout sentir au niveau du périmètre des Doukkala. Malgré tout, l'approvisionnement du marché national en sucre sera assuré normalement, rassure le top management de Cosumar. Pour ce faire, l'entreprise devra augmenter ses importations à hauteur de 50.000 tonnes durant cette année, sachant que les importations ont atteint 820.000 tonnes en 2011. Cette situation est engendrée par la réticence des agriculteurs pour la culture de la betterave. La campagne d'arrachage de la saison écoulée qui devait se terminer vers fin juillet a affiché des retards importants, pour se poursuivre jusqu'au 22 août. Conséquence, les plantes ont atteint un état de pourriture avancé sur plus de 1.200 ha. Les indemnisations accordées aux agriculteurs (12.000 DH/ha ont été accordés) ont été estimées insuffisantes. De plus, l'agriculteur est payé en fonction du tonnage et de la richesse en sucre de la plante. Cette dernière perd de sa teneur quand elle n'est pas rapidement traitée à l'usine. Les premiers agriculteurs servis sont donc les plus favorisés, car les mieux payés. La campagne a été aussi perturbée par les pluies, qui ont coïncidé avec la grève des transporteurs et par la main d'œuvre, qui réclamait des augmentations substantielles.