La campagne agricole n'aura pas connu de problème hydrique, et encore moins pour ce qui est de la production sucrière. En effet, les réserves en eau des barrages ont permis aux professionnels de s'assurer une récolte honorable. En attestent les chiffres du secteur desquels on relève que les superficies emblavées ont atteint 30.000 ha sur un programme de 46.500 ha contre 52.600 ha en 2011 pour la betterave à sucre et 3.200 ha de plantation de canne à sucre sur un programme de 4.600 ha. Et la moisson a été tellement bonne que les rendements ont atteint des niveaux importants jusqu'à dépasser la capacité de traitement des usines. C'est pourquoi, Cosumar a opté pour la réduction des superficies dédiées à la betterave et à la canne à sucre. Retards Pour autant, le programme des semis ne se déroule pas normalement durant l'actuelle saison agricole. L'influence de la succession des conditions climatiques difficiles, principalement les inondations au niveau du Gharb et du Loukkos et les fortes attaques de pourritures des racines et maladies foliaires seraient à l'origine du retard des réalisations des semis. Pour l'actuelle campagne, l'entreprise et ses partenaires ont opté pour l'échelonnement des semis en vue d'assurer l'approvisionnement des sucreries en matière première de bonne qualité technologique sur toute la période d'usinage, comme l'explique Khalid Benchekroun, directeur de l'amont agricole du groupe Cosumar. Par ailleurs, les terrains semés ont atteint 7.200 ha seulement dans les Doukkala, à la fin de la semaine écoulée, contre 20.000 ha, durant la même période de la saison agricole écoulée. Le programme arrêté par le CTRB (comité technique régionale betterave) prévoit d'atteindre 17.000 ha en culture betteravière. Le retard est expliqué notamment par la réticence des agriculteurs qui ont enregistré des pertes de leurs récoltes qui n'ont pas été prises dans les temps par la sucrerie de Sidi Bennour. Malgré ce retard, Cosumar et ses partenaires ont mis en place un plan d'actions de développement visant l'amélioration de la productivité des plantes sucrières, explique Benchekroun. A ce niveau, il y a lieu de noter une nette amélioration de l'extension de la monogerme et un développement de la mécanisation, considérés comme étant parmi les principaux leviers d'accroissement des performances de l'amont agricole. La superficie emblavée en semences monogerme est de 83 % contre 4 % en 2006 et la superficie semée mécaniquement a atteint 78 % contre 44 % en 2006. Ces niveaux ont été réalisés grâce à la création d'une trentaine de sociétés de prestations de services agricoles et l'encouragement de l'acquisition du matériel agricole. En effet, une enveloppe budgétaire d'environ 30 millions de DH a été investie dans le développement de la mécanisation du train technique des cultures sucrières. On revoit les prix ! La modernisation de la filière sucrière (mécanisation avec la généralisation de la monogerme) a pour objectif d'atteindre un niveau du rendement de sucre à l'hectare de 12 tonnes à l'horizon 2012. Ces efforts ont permis d'améliorer considérablement, au niveau national, les niveaux de rendements en tonnes hectare (63T/ha), le sucre hectare (9.4T/ha) et par conséquent le revenu brut des agriculteurs. Compte tenu de l'augmentation des charges de production des cultures sucrières, Cosumar et l'Union nationale des associations des producteurs des plantes sucrières du Maroc (UNAPPSM) ont conclu (le 21 octobre dernier) un accord relatif à la révision des prix d'achat des plantes sucrières auprès des agriculteurs. En effet, une augmentation de 80 et 50 DH par tonne pour la betterave et la canne à sucre ont été accordées en deux tranches sur les deux campagnes 2012 et 2013 visant ainsi le développement et la promotion de ce secteur.