La sucrerie de Sidi Bennour est d'une importance stratégique pour Cosumar. Elle produit 36% de sucre en pains, en lingots ou en granulé de la production nationale. Pour rappel, cette dernière a atteint 409.883 tonnes, la saison dernière. De ce fait, la mobilisation de Cosumar et des autorités locales de cette région s'effectue précocement pour réussir la campagne betteravière à partir de fin septembre. Les emblavements de la betterave sucrière ont atteint une superficie de 20.100 ha cette année. Les travaux d'arrachage et de transport sont prévus à partir du 20 avril, qui constitue le début de la maturité de la plante. Pour être au rendez-vous, des réajustements de l'usine sucrière du groupe Cosumar de la province de Sidi Bennour sont réalisés annuellement. Pour rappel, le projet d'extension de l'unité avait été effectué pour un budget initial de 850 millions de DH en 2004. Parallèlement, le site de Zemamra est maintenu pour l'activité de conditionnement. L'usine dispose actuellement d'une capacité de traitement de 15.000 tonnes par jour, ce qui en fait incontestablement la plus grande sucrerie du Maroc. Le défi de réduire les journées de ramassage est également relevé. Mécanisation progressive de l'arrachage et du chargement Cosumar a déboursé près de 480 millions de DH, dont près de 269 millions consacrés directement à l'accompagnement de 21.444 agriculteurs dans la région des Doukkala, après déduction des frais de semences, d'engrais et de produits phytosanitaires. Pour leur part, les prestations en eau d'irrigation sont directement facturées pour le compte de l'ORMVA des Doukkala. Mais la récolte a été marquée par un déficit en matière de transport. En effet, seulement quelque 360 camions dont des tracteurs avaient été utilisés par l'usine pendant la campagne d'arrachage, durant la saison écoulée, ce qui a permis en passant de récolter plus de 1,263 million de tonnes de betteraves. Ces chiffres, selon les responsables de l'usine sucrière, auraient pu être plus importants. Aussi, l'entreprise introduit-elle progressivement des machines pour l'arrachage et le chargement de la production. Durant la campagne d'arrachage de la betterave sucrière, l'activité économique est en effervescence à Sidi Bennour. L'usine emploie 300 saisonniers en plus des 230 personnes constituant l'effectif permanent. Par ailleurs, le montant du transport et de la manutention est estimé à près de 52 millions de DH. Quelque 350 camions et 1.400 ouvriers ont été en activité à l'usine pendant la période d'arrachage de la betterave l'année dernière. Dans les champs, la main-d'œuvre touche 70 à 80 DH par jour. Le loyer augmente dans la ville de Sidi Bennour. Et les commerces et les services font, en cette période, près de l'équivalent d'une année de bénéfices, est-il dévoilé.Pour Cosumar, l'usine de Sidi Bennour est considérée comme stratégique, et elle le sera encore plus cette année. Les dégâts des inondations dans le Gharb ont touché aussi bien les usines que les champs de betterave et de canne à sucre de la région. Selon les premières estimations, sur les quatre unités industrielles du groupe Cosumar dans le Gharb, deux seulement tourneront cette année et certainement pas à plein régime. Il s'agit d'usines à canne à sucre qui seront alimentées directement des champs qui desservaient l'usine de Laouamra, fermée depuis quelques mois. Les deux autres sont actuellement déclarées en cessation d'activité. Les détails sur la stratégie de Cosumar seront présentés lors de la classique conférence de presse des résultats 2009, prévue début avril. «Nous prévoyons une récolte de plus de 1,2 Mt» : Abdeladim Berramou, DGA de la sucrerie des Doukkala Les Echos : Quelles sont les occupations des ingénieurs et des techniciens de la sucrerie pendant l'inter-campagne ? Abdeladim Berramou : C'est la grande mobilisation pour tout le personnel de la sucrerie Cosumar de Sidi Bennour. La période de l'inter-campagne est déterminante pour la réussite de l'année betteravière. Un budget de plus de 10 millions de DH est consacré aux travaux de maintenance, d'amélioration et à la formation continue. Actuellement, nous procédons à des essais mécaniques et à l'eau. Le démarrage de l'usine est prévu dés le 20 avril pour fonctionner 24h/24. Il est impératif que tout le process soit rodé. Il faut savoir qu'une heure d'arrêt équivaudrait à l'entreprise des pertes calculées à plus de 250.000 DH en frais fixes. Quelles prévisions pour les Doukkala ? Les prévisions sont très optimistes, sachant que l'année écoulée a vu également une bonne campagne betteravière. La superficie agricole dédiée a atteint 20.100 ha contre 19.500 ha la saison écoulée. Cette année, nous prévoyons une récolte supérieure à 1,250 million de tonnes. Le rendement à l'hectare dépassera les 65 tonnes. Ce qui générera à l'agriculteur des revenus supplémentaires de plus de 5.000 DH/ha en comparaison avec 2008. Il est à préciser que plus 21.000 agriculteurs de la zone travaillent en partenariat avec la sucrerie de Sidi Bennour. Quelles sont les dispositions pour assurer l'alimentation continue de l'usine ? Actuellement, la capacité de traitement quotidienne est de 15.000 tonnes/jour. La préoccupation majeure est donc d'assurer l'alimentation continue en betterave durant 90 jours. Le démarrage de la campagne d'arrachage est précoce pour éviter de trop s'attarder pendant les périodes des grosses chaleurs. Ces dernières risquent de détériorer la teneur en sucre de la production. Plus de 360 camions (5 personnes travaillent pour chaque camion) sont mobilisés pour acheminer la betterave depuis les champs. Par ailleurs, la mécanisation de l'arrachage et du chargement augmentera encore plus cette année. Des essais concluants ont été effectués avec des machines l'année dernière. L'objectif est de généraliser progressivement le procédé. Il s'agit de faire face au manque de main-d'œuvre. Les ouvriers agricoles ont la fâcheuse habitude de déserter les champs durant les souks hebdomadaires et pendant les manifestations (fêtes religieuses, moussems...).